⛰ De quoi parle ce livre ?

Parcourir l’histoire de l’humanité depuis le moment où notre cerveau grossi considérablement en taille jusqu’à l’époque actuelle voir même dans le futur… c’est ce que propose Sapiens de Yuval Noah Harari. Ce livre nous permet d’apprendre l’histoire humaine dans ces grandes lignes, mais aussi d’apporter un regard critique sur nos pratiques contemporaines, en grande partie hérité de notre passé de chasseur-cueilleur, mais qui n’ont plus lieu d’être aujourd’hui.

🔍 Comment j’ai découvert ce livre ?

Bien que ce livre soit connu de tous, ce qui m’a poussé à en faire la lecture c’est sa recommandation par Eliott Meunier.

🧠 Pensées personnelles

Une véritable claque ! Ce livre est passionnant que ce soit par sa narration, par l’apprentissage de l’histoire que j’apprécie ou encore par la réflexion qu’il nous force à avoir sur notre société.

🥰 Qui aimera ce livre ?

Toute personne qui s’intéresse à l’histoire et qui serait curieuse de remettre en question le fonctionnement de notre société actuelle.

🚀 Le livre en 5 phrases

  1. Révolution cognitive : les moeurs évoluent plus vite que la sélection naturelle
  2. Révolution agricole : privilégier la quantité à la qualité
  3. Révolution scientifique : La remise en question de tout
  4. Révolution industrielle : et l’énergie devint illimité
  5. Homo deus : que nous réserve le futur ?

☘️ Comment le livre m’a changé

Sans changer mes habitudes ce livre m’a permis d’avoir un point de vue supplémentaire sur l’humanité.

✍️ Mes 3 meilleures citations

  • Le succès évolutif n’est pas un indicateur complet du succès d’une espèce. En effet il ne tient aucunement compte du bien-être de ses membres.
  • Le capitalisme est le fait que réinvestir ses profits dans la production permet d’augmenter la production et donc les profits. Avec cette philosophie, l’égoïsme devient altruisme, car le directeur d’une entreprise, en augmentant la taille de son usine, créer de l’emploi pour des ouvriers.
  • L’Homo sapiens est aujourd’hui rendu à un point où il a dépassé la sélection naturelle. Bien que nous pratiquons depuis longtemps la sélection artificielle, nous sommes aujourd’hui capables de jouer avec les gènes de toutes les espèces. De ce fait, la création de vie à dessein intelligent non soumis à sélection pourrait bien être une véritable révolution biologique.

📒 Résumés et notes

Première partie : la Révolution cognitive

Il y a eu 3 révolutions :

  • La révolution cognitive il y a 2,3 millions d’années.
  • La révolution agricole il y a 10 000 ans.
  • La révolution scientifique.

L’être humain possède un ancêtre commun avec les autres primates. L’évolution a favorisé chez l’humain le développement des mains et du cerveau. Le cerveau humain consomme 25% de l’énergie totale, là ou les autres animaux n’en consomme en moyenne que 8%.

L’origine de la vulnérabilité de l’être humain

Pour contrer ça, l’organisme a réalloué l’énergie en atrophiant les muscles de l’humain. On ne sait pas pourquoi une telle sélection a eu lieu, car les avantages d’un grand cerveau et la minutie des mains n’offraient, il y a 2 millions d’années, que très peu d’avantages par rapport à une bonne condition physique.

De même, les bébés êtres humains naissent vulnérables. C’est parce que les bébés précoces ont été favorisés, car en passant en mode bipède, l’écartement du bassin s’est réduit au moment même où notre crâne augmentait de taille. Les femelles mettant bas précocement ont donc été sélectionnées.

Le fait de naître précocement explique notre sociabilité. En effet un individu non autonome est plus façonnable idéologiquement. De même, il est impossible pour une femelle d’élever un enfant vulnérable seul. L’évolution à donc favoriser les individus pouvant agir en groupe. Il faut une tribu pour élever un homme.

 

Pourquoi l’être humain est si destructeur aujourd’hui

Il y a 100 000 ans, nous sommes passés du milieu de la chaîne alimentaire au sommet en très peu de temps. Notre niche alimentaire était à l’origine d’être des mangeurs de moelle en ayant façonné des outils qui nous permettaient d’extraire celle-ci. Nous passions donc après tous les grands prédateurs et charognards avant de prendre les restes sur les carcasses en prenant soin de ne pas nous faire croquer. Ce rôle dans la chaîne alimentaire explique nombre de nos comportements d’aujourd’hui. Notre ascension a été si rapide, que les autres espèces n’ont pas eu le temps de co-évoluer pour rééquilibrer la balance. Nous même nous ne nous sommes pas adaptés et avons toujours nos réflexes de proie, ce qui nous rend doublement plus meurtriers.

Le feu rend intelligent

La découverte du feu a permis la cuisine. Cette cuisine a permis d’évincer nombre de maladie, mais surtout de rentre la nourriture davantage disponible et plus digestible. Notre tube digestif très consommateur d’énergie a donc pu se raccourcir et cette économie d’énergie a bénéficié au cerveau.

Les autres espèces du genre homo

 

 

Il y a débat sur notre interaction avec les autres espèces du genre homo. Nos gènes se sont-ils mélangés avec les gènes des autres humains ?

La réponse est oui. Mais il se peut que les espèces d’humains se soient mélangées un peu juste avant leur spéciation et que de l’ADN des Néandertals ou des Erectus soit resté dans notre génome de cette manière. Ou alors il y a eu des rencontres sporadiques avant l’extinction de ces espèces.

Habitués à être les seuls représentants de notre genre, nous peinons à imaginer un monde où il y aurait plusieurs espèces d’humains. Les concepts d’égalité seraient-ils les mêmes avec plusieurs espèces différentes ?

L’hypothèse du génocide est donc évoquée puisque le Sapiens au sein de sa propre espèce est déjà très peu tolérant. Du point de vue du Sapiens, les autres espèces étaient trop familières pour être ignorées, mais trop différentes pour être tolérées.

Les Sapiens sont arrivé il y a 150 000 ans. Les autres espèces se sont éteintes il y a 30 000 ans (Néandertal) au plus tard. Ce qui nous a permis de dominer le monde, c’est notre langage unique.

La révolution cognitive, aller plus vite que la sélection naturelle

Entre -70000 et – 40000, Sapiens fit un bon de géant en inventant bateau, aiguille, lampe à huile, commerce, religion.

C’est la révolution cognitive due à une probable mutation génétique survenant tant que le Sapiens était encore coincé au nord de l’Afrique. Après ça, il colonisa le monde.

Le langage, un avantage sur les autres espèces

Notre langage est extrêmement souple. Il nous permet d’exprimer un nombre illimité de choses avec un nombre limité de signes et de sons.

Nous pouvons donc non seulement informer nos semblables de situation, mais aussi en discuter avec eux. Cela nous a permis d’avoir des informations sur les individus par le commérage et ainsi de former des groupes plus grands en privilégiant les meilleurs éléments.

Enfin, ce langage nous permet de parler de choses abstraites et d’aller communément vers des objectifs abstraits. Les mythes et les légendes nous permettent de coopérer en masse et avec adaptabilité (souplesse) la où les autres animaux peuvent faire soit l’un (abeille) soit l’autre (loup)

Les groupes humains se heurtaient quand même à une limite numérique : le nombre de Dunbar, nombre maximal de relations qu’un être humain peut entretenir en même temps qui est de 150. Au-delà de cette limite, même si les conditions permettaient plus d’individus, la cohésion sociale due aux commérages cesse.

Aujourd’hui encore, des organisations de moins de 150 personnes peuvent survivre sans vraiment de loi, car l’ordre s’y installe naturellement ( PME, petit régiment…)

Un changement de comportement d’une espèce doit normalement passer par une mutation génétique ou un changement d’environnement, mais ce n’était plus le cas pour Homo sapiens après la révolution cognitive qui lui a donné accès au langage et donc aux idées abstraites et à la coopération à une échelle massive. Ainsi le Sapiens peut changer ses mœurs en quelques décennies là ou il faut des milliers d’années aux autres espèces, car dans ce dernier cas les mœurs dépendent de la sélection naturelle.

Les avantages de la révolution cognitive

Cette révolution a apporté 3 choses :

  • La capacité de transmettre des informations sur les choses existantes
    • Des dangers : prédateurs, zones accidentées
    • Des zones d’intérêt : buisson à baie, zone de chasse de gibier
  • La capacité de transmettre des informations sociales. Ce qui a permis d’instaurer la confiance et donc le commerce ainsi que des groupes stables de 150 individus
  • La capacité de parler de chose abstraite, ce qui a permis a des très larges groupes d’inconnus de coopérer. Et innovation rapide en termes de comportement social.

Effets indésirables d’une évolution trop rapide

Notre génétique ne s’est pas modifiée même après la révolution agricole. Nous possédons donc encore des réflexes de nous ancêtres chasseurs-cueilleurs. C’est pour cette raison que nous sommes attirés par les aliments gras et sucrés.

C’est également pour cela qu’il y a tant de divorces. Autrefois, les sociétés utilisant la pluripaternité étaient nombreuses et qu’une femme couche avec plusieurs hommes différents était même encouragé, car comme ça tous les pères s’occupaient de l’enfant. On pensait alors que l’enfant avait bénéficié de tous les traits de caractéristiques de chacun des pères.

Entre la révolution cognitive et agricole.

Nous avons souvent une vision réductrice du Sapiens entre ces deux révolutions, car les outils qu’il utilisait (en bois, cuir) ne se sont pas conservé avec le temps. Les Sapiens de ce temps-là évoluaient en plein de petites tribus de 100 membres pour un total de 9 millions d’individus, ce qui engendra des milliers de dialectes différents et donc des cultures très riches. La société n’était alors constituée que d’humain, mais aussi de quelques chiens qui furent domestiqués au moins il y a 12000 ans.

Il était cependant relativement rare que deux groupes rentrent en contact et la plupart étaient des nomades. Les premières constructions sédentaires sont les villages de pêche dès -45 000 ans.

Extinction et humains

L’extinction de beaucoup d’espèces animales dans le monde coïncide avec l’arrivée du Sapiens dans ces nouveau territoire qui étaient avant coupés du monde. Si les gens aujourd’hui étaient conscients des deux premières vagues d’extinction dont l’homme est responsable, ils seraient peut-être plus soucieux de préserver les animaux qui ont résisté à nous.

Nous avions tendance a décimer les grands animaux riches en viande et en fourrure. Cependant la disparition de ces espèces entraîne la disparition d’autres espèces.

Deuxième partie : la Révolution agricole

 

Entre -9500 et -3500 domestications des espèces animales.

L’agriculture a permis aux hommes de se spécialiser et aux gênes “ordinaires” de se transmettre, car survivre est devenu simple, car nous pouvions compter sur les autres et avoir de la nourriture en grande quantité. Nous n’avions plus non plus besoin d’utiliser notre cerveau a son maximum.

Désavantages de la révolution agricole

Elle a apporté beaucoup de désavantages aux hommes :

  • Travail plus intense et plus long chaque jour
  • Muscles sollicités non physiologiques
  • Zoonoses
  • Moins bonne résilience face aux catastrophes
  • Incapacité de fuir face à une invasion ennemie

En comparaison, les fourrageurs (chasseur-cueilleur) avaient, semble-t-il, un plus gros cerveau que nous, une meilleure santé et constitution et globalement une meilleure hygiène de vie. En effet ils étaient attentifs à tout dans la nature et devaient apprendre à utiliser leur énergie avec le plus d’efficacité possible.

Leur alimentation était variée et non dépendante comme les agriculteurs d’une source particulière. Ils étaient donc moins carencés et plus résilients en cas de catastrophes.

En terme spirituel, mes fourrageurs avaient probablement des croyances (animiste peut-être) et des ordres sociopolitiques, mais il est très difficile de trancher sur la question.

Pas de retour en arrière possible après la révolution agricole

L’agriculture a apporté plus de nourriture (même si de moins bonne qualité) sur moins de terrain a plus de gens. Elle a donc permis’avoir plus de Sapiens à un même endroit ce qui favorise l’espèce. L’espèce favorisera toujours la solution qui permet d’avoir la plus grande copie d’ADN possible.

La transition vers l’agriculture s’est faite très progressivement de sorte que les Sapiens n’y ont pas vu tous ces inconvénients, sinon il n’y aurait jamais eu de révolution agricole

Le retour en arrière était impossible, car il fallait plusieurs générations pour se rendre compte des impacts négatifs de l’agriculture sur le train de vie ou réaliser qu’elle avait apporté des solutions, mais aussi de nouveaux problèmes. Les gens d’alors avaient alors toujours vécu avec l’agriculture et ne pouvaient plus revenir en arrière.

De même, l’agriculture avait permis de nourrir (mal) plus de monde. Dès lors il était impossible de revenir en arrière, car cela aurait voulu dire, condamner une partie de la population. Le piège de l’agriculture s’était refermé sur les hommes.

NB : Un parallèle avec notre vie d’aujourd’hui est que les produits de luxe deviennent des nécessités et engendre de nouvelles obligations. Dès lors que les gens acquièrent un luxe, ils le tiennent pour acquis, se mettent à compter dessus et ne peuvent plus s’en passer.

Même si tous les Sapiens ne s’étaient pas mis à l’agriculture, il suffisait d’une tribu qui aurait de ce fait cru beaucoup plus que les autres et l’espèce se serait alors convertie à l’agriculture par surnombre.

L’agriculture, un savoir qui a été partagé

Une autre hypothèse est que des croyances (religieuses ou idéologique) aient nécessité d’ériger de grands monuments (stone edge, île de Pâques). Cela aurait nécessité une coopération entre tribu et de faire de l’agriculture, car il fallait nourrir toute cette main-d’œuvre au cours des travaux. Réalisant l’efficacité de ce mode de vie, des villes auraient fini par se construire autour de ces temples.

La révolution agricole, une révolution pour les autres espèces

La révolution agricole a également bénéficié aux espèces domestiques en terme évolutif. Les copies d’ADN des poules, bétails, porcs n’ont jamais été aussi nombreuses.

Cependant, le succès évolutif n’est pas un indicateur complet du succès d’une espèce. En effet il ne tient aucunement compte du bien-être de ses membres. Depuis l’agriculture, la souffrance endurée par les animaux domestiques est immense. En effet la domestication ne tient pas du tout compte de leur besoin physiologique. Chez les êtres doués de conscience, il est important de lier le succès à la notion de souffrance. De ce fait la révolution agricole a été un désastre pour humain et animaux domestiques (sauf le loup).

Le blé à l’inverse a bénéficié de cette révolution. Tant par sa multiplication volontaire par l’homme et involontaire (dispersion le long des chemins lors de transformation des récoltes)

L’agriculture apporta la charge mentale liée à la prévision

Les hommes étaient plus stoïciens du temps des fourrageurs, car ils n’essayaient pas d’avoir de l’influence sur ce qu’ils ne pouvaient pas contrôler et ils contrôlaient bien peu de chose.

Le souci de l’avenir (avoir assez pour l’année prochaine ou celle d’après) devint plus grand, voir omniprésent avec l’agriculture. Les paysans se souciaient parce qu’ils y pouvaient quelque chose. Ils pouvaient cultiver un autre champ situé différemment, stocker davantage, planter des oliviers, dont les petits enfants ramasseraient les olives dans 2 générations. Au final, le paysan courrait sans cesse après une sécurité dont il ne pourrait jamais profiter.

Un système politique reposant sur l’agriculture

Les excès de nourritures en cas de disette permirent de construire des systèmes politiques. Les paysans furent spoliés de cette abondance par une petite élite.

L’histoire est une chose que fort peu de gens ont faite pendant que les autres labouraient les champs ou portaient les seaux d’eau.

Les empires ont tous chuté au moment où ils étaient en pleine abondance. Le problème n’est donc pas l’abondance. Le problème est que notre structure sociale a évoluée trop vite comparée à notre biologie. Ainsi notre cerveau est toujours calibré sur le nombre de Dunbar.

Des mythes pour faire collaborer des humains

 

Les empires n’ont pu se tenir que parce qu’ils ont inventé des mythes puissants. Des mythes discutables, mais qui sont tous acceptés, car ils étaient créés de sorte que s’ils étaient crus, les hommes pourraient vivre en sécurité dans une société prospère.

La société repose sur des ordres imaginaires auxquels l’élite croit également.

Ces ordres imaginaires avec lesquels nous grandissons depuis tout petit conditionnent nos comportements. Par exemple, rien que notre chambre d’enfant que nous décorons comme nous le souhaitons nous prédispose l’individualisme.

La société aujourd’hui est marquée par deux ordres imaginaires : le romantisme et le consumérisme.

  • Le romantisme promet un bonheur en s’ouvrant à plein de nouvelles expériences.
  • Le consumérisme promet un bonheur par l’achat de produits.

Les deux se marient très bien ensemble et de ce fait, ces deux mythes permettent l’essor du marché du tourisme actuel.

La seule façon de sortir d’un ordre imaginaire est d’en créer un plus puissant. On détruit une société grâce à la loi, la loi grâce à la justice, la justice grâce à l’état… Au final, on se retrouve toujours dans une prison plus grande

Bâtir un empire grâce à l’écriture.

L’écriture a été créée, car le cerveau humain était trop limité pour retenir toutes les informations liées à la gestion d’un empire. En effet, chez les animaux gérant beaucoup d’individu (abeilles, fourmis), toutes les informations sont contenues dans le code génétique de ces espèces.

Pour gérer les chiffres et des interactions supérieures à 150 individus, l’être humain inventa l’écriture.

Mais finalement, notre manière de penser s’est adaptée à cette écriture. Nous essayons de tout catégoriser, ce qui était le but de l’écriture : organiser.

L’écriture était un outil pour l’homme, mais elle devient de plus en plus sa maîtresse. Des disciplines sont d’ailleurs maintenant totalement déconnectées du langage humain comme la physique.

Biais cognitifs et système social

Les hiérarchies permettent à de parfaits inconnus de se faire plaisir les uns les autres sans dépenser du temps et de l’énergie à faire personnellement connaissance.

Les hiérarchies trouvent en général leur origine dans des problèmes d’histoire puis s’affinent au fil de génération grâce à des groupes qui souhaitent maintenir leurs avantages. Ces hiérarchies sont ensuite crues comme étant innées, à caractère sacré.

Ainsi le système des castes n’est à la base qu’un système pour diviser les hindous pour limiter leur risque de rébellion face à un envahisseur Indo-Aryen.

Par la peur de la pollution qu’un membre d’une caste inférieur salisse un membre d’une classe supérieure, l’éloignement entre les différents groupes d’hindous a pu être maintenu.

Cette peur de la pollution prend ses racines dans notre code génétique, ou notre répulsion des individus malades et des cadavres a permis à nos ancêtres de survivre.

Si vous voulez éloigner un groupe de personnes, le mieux est de convaincre tout le monde que ces gens-là sont une source de pollution.

La hiérarchie, une histoire de fiction ou de physiologie ?

La question est donc à chaque fois : ces hiérarchies sont-elles dues à des différences biologiques ou ces différences sont-elles négligeables. Pour des races cela apparaît négligeable. Pour la femme en revanche il y a bien une différence biologique (porte les enfants), mais la distinction semble être fait sur des critères de féminité et masculinité ou le rôle de la biologie est bien plus flou.

La biologie permet La culture interdit

Les qualités des Femmes en termes de négociation et de tempérance n’expliquent pas pourquoi on assiste au patriarcat actuel. De même la seule force physique n’explique rien, car ce ne sont pas les hommes les plus forts qui sont au pouvoir. Ainsi, le patriarcat serait uniquement dû au fait que pendant des milliers d’années les femmes avaient besoin d’un homme pour élever un enfant et ce sont les femmes dociles qui ont été sélectionnées.

Mais cette hypothèse est encore invalidée. En effet chez certaines espèces (bonobo et éléphant), une domination physique des mâles entraîne souvent des sociétés matriarcales ou les femelles s’aident les unes les autres à élever leurs petits

Troisième partie : l’Unification de l’humanité.

Une culture est portée par ses paradoxes

Toute culture a ses normes et valeurs typiques qui sont en perpétuelle évolution. Les croisades et templiers on servit a combler le paradoxe entre deux valeurs de l’Europe médiévale : La noblesse (reposant sur le christianisme) et la chevalerie (reposant sur l’honneur et le combat).

De la même manière qu’à l’époque médiévale, à l’époque moderne, nous n’arrivons pas à concilier liberté et égalité. L’égalité implique d’amputer de liberté ceux qui sont mieux lotis que les autres. L’égalité nuira donc toujours à certains.

Mais ces incohérences sont le moteur de notre espèce et stimulent notre créativité

La cohérence est le terrain de jeu des esprits bornés

Comprendre les autres cultures en observant leurs incohérences

C’est aux points où les valeurs se contredisent le plus dans une culture qu’on est le plus à même de comprendre cette culture. La dissonance cognitive est donc ce qui nous permet de nous comprendre entre humains de différentes cultures.

Aucun individu dans toutes les espèces ne résonne pour l’espèce entière. Les individus raisonnent en général en nous, notre tribu, et eux, les autres sont ceux qui ne sont pas dans notre tribu. L’homme est le premier animal à vouloir transcender cela en voulant une unité de l’espèce que ce soit pour le commerce, la formation d’empire ou la religion. C’est ce que les 3 chapitres suivants détaillent.

L’odeur de l’argent.

De l’argent pour se spécialiser

L’argent a été créé pour que les hommes puissent se spécialiser. En effet le troc implique de se tenir à jour des taux de changes de trop de valeur à la fois et implique que la personne en face veuille de notre produit alors que ce n’est pas forcément le cas.

L’argent permet de stocker de la valeur durablement. Tout le monde veut de l’argent tout le temps. Donc on s’assure ainsi qu’on pourra toujours acheter ce qu’on veut avec de l’argent.

La monnaie permet de convertir, stocker et transporter la richesse

La confiance en l’argent est due à la confiance dans le pouvoir qui le régit. L’argent améliore de la même manière la gestion du royaume par ce même pouvoir.

L’argent, un outil qui force à la tolérance

Le fait que certains croient à une monnaie lui donne de la valeur et la fait accepter par les autres même s’ils n’y croyaient pas à la base. Quoi qu’en disent certains qui affirment que la monnaie est à la base du mal, la monnaie est un formidable outil de tolérance. Même si notre pire ennemi l’utilise, le fait que même lui l’utilise renforce notre confiance en cet argent.

L’argent peut transcender les cultures et ne fait aucune discrimination. Même des gens qui ne se connaissent pas et ne se font pas confiance, peuvent grâce à l’argent, coopérer efficacement.

Mais l’homme craint que l’argent, par son caractère froid, n’abatte les valeurs humaines (religion, honneur, environnement, humanité)

La formation des empires

Un empire :

  • À une diversité culturelle
  • Une flexibilité territoriale

La taille ne compte pas. C’est souvent le nombre de régimes politiques soumis pour arriver à l’empire qui fait celui-ci.

L’Empire britannique est le plus grand empire ayant existé.

Un empire permet une diversité culturelle

  • L’effondrement d’un empire ne fait pas réémerger les cultures des anciens peuples conquis, car ceux-ci sont d’ores déjà convertis à la culture de l’empire. Un empire qui chute laisse souvent la place à un autre empire.
  • Les pillages perpétrés par les empires permirent d’apporter les ressources nécessaires au développement de l’art et de la philosophie
  • Les idées se répandent mieux dans un empire que dans un environnement politiquement fragmenté.
  • Les empires sont fondés sur le multiculturalisme. Ils intègrent les cultures des peuples conquis et assimilent au bout de quelques générations, les peuples conquis.
  • Qui critique l’influence d’un empire sur un peuple qui avait “une vraie culture” fait en fait l’apologie d’un ancien empire ou critique un empire encore plus ancien. De ce fait, la division du monde en brave type et en sale type ne rime à rien.

Le problème écologique pourrait bien être ce que réunira l’humanité sous un même régime

La loi de la religion

 

Pour unir l’humanité, une religion doit :

  • Être d’origine céleste et donc inchangée depuis toujours
  • Universelle. C’est-à-dire que ses principes sont vrais partout dans le monde.
  • Missionnaire, elle doit chercher à convertir tout le monde.

Les religions étaient d’abord animistes (des croyances locales croyant en des esprits supérieurs de la nature), puis polythéistes (chaque partie de la vie est dirigée par un dieu) puis monothéistes (le monde est dirigé par un seul dieu omniscient qui a tout créé). Le dualisme est ensuite arrivé (deux forces, le bien et le mal se battent pour la domination du monde). Celui-ci a beaucoup plu aux religions monothéistes, car il permettait d’expliquer que le mal existe. Ainsi, les actuelles religions monothéistes sont un mélange de croyance monothéiste, mais aussi animiste, polythéiste (tous les saints) et dualiste (l’existence du diable qui n’est jamais mentionné dans l’Ancien Testament)

Les religions prémodernes (bouddhisme, stoïcisme, épicurien) placent l’homme au centre de leur culte.

Ainsi le bouddhisme a pour valeur centrale “le désir amène la souffrance. Il faut savoir apprécier ce qu’on ressent sans rien souhaiter. Accepter la tristesse et ne pas souhaiter qu’elle s’en aille. Accepter la joie et ne pas souhaiter qu’elle persiste. C’est comme cela qu’on atteint le nirvana, le détachement ultime. Littéralement, éteindre le feu”.

Pourtant, les religions prémodernes ne se sont pas affranchies des dieux.

Enfin les religions humanistes (communisme, capitalisme, nazisme) sont des idéologies qui placent des valeurs au-dessus de tout.

Le secret de la réussite

L’auteur emploie ici la même réflexion sur l’analepse et le caractère imprédictibles des évènements comme dans le cygne noir de Nassim Nicolas Taleb.

Le chaos est de 2 niveaux :

  • Niveau 1 : prédictible, mais avec des aléas (la météo)
  • Niveau 2 : imprédictible parce que sa prédiction ne pourrait jamais être vérifiée (la valeur boursière, les révolutions), car en étant prédite,des actions pour la corriger sont mises en place et la prédiction est annulée.

L’évolution de l’être humain ne mène pas au bonheur

Rien ne prouve que le bien être de l’être humain s’améliore au fil du temps. Une culture ne se propage pas forcément parce qu’elle profite plus aux hommes qu’une autre.

La culture est comme un parasite. Elle se soucie peu du bien-être de son hôte et contamine le plus d’hôtes qu’elle peut. Ses hôtes lui permettront de se transmettre et mourront peut-être en le faisant.

Quatrième partie : la Révolution scientifique

L’importance de savoir qu’on ne sait pas

 

Socrate, avec son “je sais que je ne sais pas” avait fait la révolution scientifique avant l’heure

À partir de la révolution scientifique, en 1500, notre production a explosé tout comme le nombre d’humains qui est passé à 500 millions en 1500. Ce qui a permis cette explosion, c’est le fait de reconnaître que nous ne savions pas tout.

Plus que dans Dieu qui sait tout, les hommes se sont tournés vers la méthodologie de la science qui peut remettre en question une théorie dès lors qu’on y apporte des preuves. Le problème, c’est qu’avec de telles remises en question, il est difficile de garder un mythe commun inébranlable qui permet à beaucoup d’inconnu de travailler ensemble.

Les mathématiques permettent de simplifier le monde (dans certains cas) et de vérifier chaque chose de manière empirique, notamment grâce aux probabilités. Ils ont ainsi pris de plus en plus d’importance dans le monde et l’éducation.

Toutes les personnes se sont mises à mettre une partie de leur capital de côté pour l’innovation ou la recherche, car cela a été prouvé mathématiquement que c’était bénéfique. Ce qui a conduit à un progrès fulgurant en 500 ans.

Effets délétères de la science

La science a effectivement un effet délétère dans sa synergie avec le militaire. Même si les découvertes militaires permettent une avancée rapide du progrès, ils sont aussi la cause de nombreuses morts. Depuis 500 ans c’est majoritairement l’avancée technologique qui créer les victoires (gaz mortels, tanks, avions, bombe atomique). Ça ne l’est que depuis que la science est crue comme étant bénéfique aux hommes grâce aux mathématiques.

Par exemple la Chine n’a utilisé la poudre à canon pour faire autre chose que des pétards que 500 ans après sa découverte, car elle ne croyait pas que les découvertes technologiques pourraient renverser le cours de la guerre

Le mélange entre science, industrie et militaire n’a été possible que par l’avènement du système capitaliste et la révolution industrielle

avant la révolution scientifique, la croyance était qu’on ne pourrait jamais faire mieux que les anciens. Qu’on ne pourrait jamais résoudre des maux comme la pauvreté, la maladie, la mort. Aujourd’hui, avec la croyance dans le progrès, certains ont la conviction que nous pourrons résoudre tous les problèmes avec la science.

L’ouverture d’esprit et humilité permettent d’avoir un avantage sur les autres

Aujourd’hui, contrairement a autrefois et aux principales religions, nos meilleurs esprits ne s’embêtent pas a donner un sens à la mort ou a vivre pour elle, mais essaye de la résoudre, car elle ne représente qu’un problème technique

La direction de la science est influencée par la religion, l’idéologie et l’économie. Sans cela, il n’y aurait pas de financement. Une découverte scientifique peut être utilisée d’autant de manière différente qu’il y a d’idéologie différente.

Ce qui a permis la domination européenne est qu’à partir de la découverte de l’Amérique, ils ont considéré leur ignorance et se sont mis en tête de la réduire. La découverte de l’Amérique fut comme si en voulant aller sur la lune, Amstrong était tombée sur une deuxième Lune que personne n’avait vu pendant tout ce temps.

En voulant combler cette ignorance, les Européens se sont intéressés aux cultures et les ont comprises ce qui leur a donné un avantage sur les autres peuples.

Les autres peuples se sont intéressés à la conquête trop tard, les Européens avaient déjà un avantage décisif. La culture dans le monde entier est aujourd’hui européenne même si l’empire asiatique commence à reprendre sa place.

Le racisme aujourd’hui ne porte plus sur la génétique, mais sur la culture.

Au final toutes ces avancées sont en grande partie dues au capitalisme et à la recherche de croissance.

Le crédit, un boost pour l’économie

Nous avons vu précédemment que l’argent permettait de convertir tout en presque tout. Mais ce qui a vraiment débloqué l’économie, c’est l’invention du crédit. Avec le crédit, on permet le présent aux dépens du futur. On parie que plus tard on sera plus riche et qu’on pourra rembourser nos dettes.

Ce crédit n’est arrivé que sur le tard et n’a été pratiqué qu’a partir du moment où les banques pouvaient prêter plus qu’elles n’avaient. En effet, auparavant, gagner de l’argent signifiait en prendre à quelqu’un d’autre ce qui était globalement mal vu (d’où le problème avec notre relation à l’argent). Aujourd’hui nous pouvons tous nous enrichir en même temps grâce au fait que les banques peuvent prêter jusqu’à 10 fois plus qu’elles ne possèdent réellement.

Les débuts du capitalisme

 

Le capitalisme est le fait que réinvestir ses profits dans la production permet d’augmenter la production et donc les profits. Avec cette philosophie, l’égoïsme devient altruisme, car le directeur d’une entreprise, en augmentant la taille de son usine, créer de l’emploi pour des ouvriers.

Le capitalisme a créé une rupture avec la noblesse qui investissait dans des banquets, des églises et des œuvres d’art. Autant de choses qui n’augmentaient pas la production.

La tournant principal a eu lieu lors de la révolution de la Hollande face à l’empire d’Espagne. Vers 1602, les marchands hollandais, bien plus ponctuels et fiables pour rembourser leurs prêts et soumis à la justice, avaient la faveur des investisseurs particuliers alors que le roi d’Espagne, négligent, recevait peu de prêts et imposait des impôts impopulaires. Énormément de liberté était laissée aux marchands qui colonisèrent l’Indonésie via la compagnie des Indes orientales. À l’époque cela ne choquait pas qu’une entreprise puisse se constituer un empire.

La France a très peu bénéficié du système de prêt à cause du scandale du système Law en 1720. Les expéditions au Mississippi étaient cotées en bourse et lors de l’explosion de la bulle de ces actions, le trésor royal a acheté des actions pour sauver la société. John Law a ensuite fait tourner la planche à billets pour renflouer les caisses, mais lorsque les investisseurs ont voulu récupérer leur or, les richesses coloniales n’étaient pas encore arrivées et il n’y avait pas assez d’or dans les coffres. Law avait créé trois fois plus de billets qu’il ne pouvaient en acquitter : le système dû alors admettre sa banqueroute, éloignant par la même occasion les investisseurs.

Capitalisme et conflits

L’économie a réglé un grand nombre de conflits.

Entre 1839 et 1842, la Grande-Bretagne prend le contrôle de Hongkong et bat la Chine simplement pour que celle-ci réautorise le commerce de l’opium.

La Grande-Bretagne coule la plus grande flotte ottomane, car elle possède des obligations de la dette grecque et ne veut pas que celle-ci perde sa guerre contre les Turcs.

La ressource qui a le plus de valeur est la confiance en l’avenir

La réputation de solvabilité d’un pays importe aujourd’hui bien plus pour la prospérité économique que les ressources que contient ce pays.

La solvabilité est maximale chez un pays au gouvernement libre, au système judiciaire juste et en paix.

Ainsi les pays sans ressources, mais solvables peuvent lever des capitaux pour améliorer leur éducation et créer des sociétés high tech qui rapportent à l’état.

Au contraire les pays avec des ressources (pétrolière par exemple), mais non solvables (parce que dictature ou en guerre) peine à lever le capital nécessaire à l’exploitation des ressources de leur pays.

L’utopie capitaliste

Un des arguments des capitalistes les plus engagés est le non-agir. L’état devrait se mêler le moins possible des affaires et ne pas intervenir militairement a l’extérieur. Ainsi les marchés réinvestiraient sans tenir compte d’avantages fiscaux et privilégieraient donc encore plus la croissance du pays qui permettrait elle-même d’enrichir tout le monde en diminuant par exemple le nombre de chômeurs.

Les dérives du capitalisme

Du 16ème au 19ème siècle, l’Amérique importa 10 millions d’esclaves africains, dont 70% pour l’industrie sucrière. La traite négrière n’était liée à aucun gouvernement. Elle agissait au gré des marchés. Ces sociétés avaient d’ailleurs des actions en bourse et étaient financées par de petits épargnants voulant placer leur argent. Idem pour la compagnie des Indes orientales (Hollande).

Peut-être que dans quelques années nous regarderons-nous avec dégoût, nous qui investissons dans des sociétés comme Coca-cola peu scrupuleuses de l’environnement.

Le système capitaliste ne peut être dirigé que par un capitaliste. Et la seule chose différente qui a été tentée était pire sur tous les égards (le communisme) donc personne ne veut recommencer.

Aux problèmes de pauvreté, d’exploitation et d’inégalités, l’idéologie capitaliste répond : Des erreurs ont été commises. Mais il suffit d’attendre. Tout le monde n’aura jamais la même part du gâteau, mais avec le temps le gâteau augmentera et tout le monde aura une part suffisante lui permettant de manger à sa faim.

Mais un gâteau qui grossit continuellement implique d’avoir des ressources illimitées et ce n’est pas le cas

Il existe 2 types de pauvreté :

  • La pauvreté sociale : qui frustre certains parce que d’autres ont plus de possibilités
  • La pauvreté biologique qui met en danger la survie même de l’individu

La révolution industrielle

Le pouvoir de convertir l’énergie

Avant la révolution industrielle, l’homme ne savait pas convertir une énergie en une autre. Il utilisait le vent ou l’eau pour les meules ou pour se déplacer. Mais il ne pouvait pas utiliser la chaleur pour effectuer un mouvement.

La seule conversion d’énergie possible se faisait par le corps. Par la conversion de l’organique en mouvement. L’organique venait des végétaux qui eux même tirent leur énergie du soleil. L’intégralité de la société fonctionnait alors au rythme du soleil.

La vapeur était une nouvelle manière de convertir l’énergie qui a apporté plein de stock de nouvelles énergies (le charbon par exemple). De ce fait, à ceux qui crient au manque de ressources une fois les ressources fossiles épuisées, il fait retenir que nous manquons seulement de connaissances. Nous pouvons très bien demain trouver une manière différente de convertir l’énergie qui nous permettra d’utiliser des sources d’énergie très répandues, mais que nous n’utilisons pas aujourd’hui ou que nous considérons pour le moment comme des déchets.

Une seconde révolution agricole

La révolution industrielle a été une seconde révolution agricole, car elle a boosté la productivité de l’agriculture.

Cependant, dans cet élan de mécanisation, les animaux ont eux aussi été considérés comme des machines et bien que leurs besoins physiologiques soient remplis, leurs besoins psychologiques ne sont pas du tout pris en compte.

Mais avec cette augmentation de production, un nouveau problème s’est posé. Qui va acheter tous ces produits ?

Une nouvelle éthique, le consumérisme s’est alors mis en place. Il était maintenant bien vu de consommer voir de gaspiller. Les riches sont encouragés à investir et les pauvres a se faire plaisir c’est à dire acheté des choses dont ils n’ont pas vraiment besoin.

Une révolution permanente

Comme on l’a vu précédemment, la rareté des ressources disponibles pour l’humanité est une illusion.

En revanche la dégradation de l’environnement est bien réelle et pourrait bien causer la perte de notre espèce.

Tout comme la météorite des dinosaures a permis aux mammifères de dominer la planète, la destruction de l’écosystème par les humains pourrait permettre à d’autres organismes très résistants (rat et cafard par exemple) de prendre le contrôle de certaines niches écologiques aujourd’hui occupé.

De nouveaux repères

La révolution industrielle a permis de s’extraire du temps solaire qui était variable, pour entrer dans un temps synchronisé et précis. Tout le monde est aujourd’hui au même rythme et tout le monde dépend de tout le monde.

Autrefois, nous dépendions de la famille et de la communauté. La révolution industrielle par le biais de l’état et des marchés a fait voler en éclats ces deux piliers. En effet l’état et le marché ont permis de rendre l’individu indépendant des autres en lui procurant une sécurité (sécurité sociale, assurance) et des possibilités (banque, emploi).

La nation en elle-même est une invention fictive peu solide. Elle est généralement peu ancienne et ne survie que par des mythes partagés.

Une nouvelle communauté plus forte est la tribu de consommateurs (végétarien, fan de musique, écologiste…). Par nos consommations, nous imaginons que nous appartenons au même groupe d’individus. Alors qu’avant ce rôle était rempli par la culture qui elle-même venait de notre communauté ou de notre famille nucléaire.

Une perte de repère ?

Depuis 200 ans, les changements se font de plus en plus rapides. Tellement que les modifications d’ordre social sont devenues la norme. Nous votons pour des programmes qui garantissent de tout changer par exemple.

On pourrait croire que ces changements sont là cause de la violence dans le monde. Mais notre époque moderne est une des plus pacifiques que la terre ait connue.

Une époque pacifique

Notre époque est pacifique pour plusieurs raisons :

  • La guerre a perdu de son attrait, car les ressources convoitées sont de moins en moins liées au territoire (ingénierie high tech, performance artistique telle que Hollywood…)
  • La guerre a trop d’enjeux et équivaut au suicide (bombe nucléaire)
  • Les états sont trop connectés les uns aux autres et donc plus assez indépendant pour se lancer seuls dans des conflits à grande échelle
  • Paix très intéressante au niveau financier et ancré dans les mentalités

Et ils vécurent heureux…

Compte tenu de la tendance des humains à abuser de leur pouvoir, il est difficile de conclure que plus de pouvoir égale plus de bonheur. De ce fait, un bonheur qui évoluerait positivement avec l’invention de nouvelles technologies est une théorie à remettre en cause.

C’est même pire. Chaque invention nous éloigne un peu plus de ce à quoi l’évolution nous a préparées et donc de nos besoins physiologiques.

Notre relation à nos sens s’est particulièrement appauvrie depuis l’époque des fourrageurs

Même si nous vivons un âge d’or de paix, de prospérité depuis quelques décennies, il est trop tôt pour juger si c’est le début d’une nouvelle ère ou si les conséquences écologiques nous plongeront dans une ère de désastre sans précédent

De plus le bonheur des classes supérieures européennes aujourd’hui se fait aux dépens de certaines populations et surtout des animaux (expérimentation, agriculture industrielle). Une mesure du bonheur devrait prendre en compte non seulement tous les hommes, mais aussi les animaux.

Comptabiliser le bonheur

Les facteurs sociaux, éthiques et culturels semblent jouer un rôle égal au matériel dans le bonheur.

Définition populaire du bonheur : sentiment de bien être subjectif

Une étude basée sur cette définition du bonheur à essayer d’isoler les différents facteurs du bonheur:

  • L’argent est une source de bonheur, mais uniquement jusqu’à un certain point, ensuite il a peu de sens
  • Une famille unie et l’appartenance à une communauté semblent également être une pierre angulaire du bonheur

L’amélioration matérielle du 21ème siècle semble ainsi avoir été annulée par l’anéantissement de la famille et de la communauté.

Le problème de ces études c’est qu’elles ne peuvent déterminer le lien de causalité. Peut-être que c’est le bonheur qui pousse au mariage et non l’inverse !

De même les attentes que l’on a des choses jouent sur notre ressenti. Plus on est habitué à remplir ses attentes, plus ne pas les atteindre nous frustrera alors que plus on essuiera d’échecs, moins les malheurs du quotidien nous affecteront. Il faut donc se satisfaire de ce que l’on a plutôt que d’espérer beaucoup.

À cause de toutes nos attentes du monde moderne, nous souffrons probablement beaucoup plus que nos ancêtres. Par exemple en souffrant de la comparaison avec les autres. Avant, les jeunes se trouvaient beaux, car les seuls autres hommes du village étaient soit vieux, soit malades. Aujourd’hui, il y a beaucoup trop d’attente sur le choix de la partenaire.

La physiologie du bonheur

De plus, notre physiologie est conçue pour n’être jamais ni trop heureuse ni trop triste. Il faut pouvoir nous motiver notamment a nous reproduire. Donc il nous faut des pics de plaisir notamment lorsque nous copulons.

Si nous étions toujours très heureux, l’espèce s’éteindrait. Nous avons besoin de ces nombreux petits pics de plaisir pour nous motiver à agir. Mais fatalement nous retombons toujours à un niveau émotionnel neutre. C’est l’adaptation hédonique.

L’intervalle d’intensité dans lequel fluctue notre bonheur est un individu dépendant et dépend donc de nos gènes et de notre physiologie. Certaines personnes ne pourront jamais goûter a l’extase et seront souvent frustré ou déprimées malgré tout ce qui peut leur arriver. Ils sont simplement faits comme ça.

Selon Huxley et les biologistes, le bonheur ne serait alors attribuable qu’a notre biochimie ( sérotonine, dopamine, ocytocine) et le meilleur moyen d’améliorer drastiquement le niveau de bonheur de l’humanité serait de faire des recherches pour booster ces substances.

Le sens de la vie

Une autre définition du bonheur est de voir la vie dans sa totalité, mais pas forcément d’avoir un excédent de moments agréables par rapport aux moments désagréables. Une vie pas forcément très plaisante, mais qui a du sens.

Cependant une vie qui est du sens est une illusion. Tout est subjectif et, quelle que soit la cause pour laquelle on prend du plaisir à œuvrer, cela ne prouve en rien qu’elle change quelque chose à l’univers ou l’aide à avancer dans la bonne direction.

Le bonheur consiste donc à synchroniser ses illusions personnelles de sens avec celles de la société. Ce bonheur repose donc alors sur la conviction que notre vie a du sens par rapport à la société dans laquelle on vit.

A-t-on alors besoin de s’illusionner pour être heureux ?

La troisième méthode d’approche est l’approche bouddhiste de laquelle découle le New age. Cette religion énonce qu’il faut cesser de courir après les sentiments de plaisir et de cesser de fuir les sentiments de douleur. La sérénité et le véritable bonheur ne sont atteignables que lorsqu’on se défait du désir de changer son état émotionnel.

La fin d’homo sapiens

 

L’Homo sapiens est aujourd’hui rendu à un point où il a dépassé la sélection naturelle. Bien que nous pratiquons depuis longtemps la sélection artificielle, nous sommes aujourd’hui capables de jouer avec les gènes de toutes les espèces. De ce fait, la création de vie à dessein intelligent non soumis à sélection pourrait bien être une véritable révolution biologique.

Cette seule perspective remet en cause l’évolution et remet sur la table la possible existence d’un être supérieur qui aurait été capable de prévoir l’évolution de notre espèce et aurait créé la vie sur terre à cette fin.

La réalisation du dessein intelligent peut se produire de 3 façons :

  • Le génie biologique (castration, sélection artificielle)
  • Le génie cyborg (cerveaux connectés aux ordinateurs, bras bionique, œil bionique, oreille bionique)
  • Le génie de la vie inorganique (virus et programmes informatiques autonomes)

Le sentiment général est que notre aptitude à manipuler les gènes est en avance sur notre faculté à en faire un usage sage. En conséquence nous n’en utilisons pour le moment qu’une infime partie.

En effet le génie génétique semble capable non seulement de modifier les caractéristiques individuelles, mais aussi la structure sociale des populations modifiée (gêne de la monogamie du campagnol a été isolée)

La singularité

La création de ces surhommes ou de nouvelles espèces par les moyens cités précédemment entraînera nombre de dilemmes du point de vue social, de l’éthique, de la conscience et de l’identité humaine.

Mais les prédictions que l’on fait sur le futur se réalisent rarement en raison de l’existence de barrières que nous ne voyons pas au premier abord et que d’autres scénarios qu’on n’avait pas imaginés se réalisent.

Cette notion est également abordée dans le cygne noir de Nassim Nicolas Taleb

Certains disent que vers 2050, quelques humains seront déjà immortels notamment via le projet Gilgammesh (tiré du compte de Mésopotamie où le roi Gilgammesh entreprend un voyage pour vaincre la mort, mais échoue, mais revient grandi par les expériences vécues)

Épilogue : un animal devenu dieu ?

Nous sommes passés de petit animal d’Afrique à espèce dominante du monde. Nous avons maîtrisé ce qui nous entoure, construit des villes et des empires. Notre bilan pour le moment est plutôt négatif. Nous sommes devenus des terreurs de l’écosystème et n’avons pas amélioré la souffrance dans le monde qu’elles soient humaines (sauf les toutes dernières décennies, mais il est encore trop tôt pour se dire que cela va durer) ou animales. Nous sommes à l’aube d’obtenir les pouvoirs des dieux que ce soit la jeunesse éternelle ou le pouvoir total de destruction et de création. Nos descendants seront d’une nouvelle espèce, les Homo deus. Mais nous manquons de clarté sur nos buts. Et y a-t-il quelque chose de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu’ils veulent ?