🚀 Le livre en 3 phrases
L’antifragilité est plus que de la résistance, de la solidité ou de la résilience. En effet la résistance c’est simplement résister aux chocs alors que l’antifragilité c’est s’améliorer à chacun des chocs. La résilience c’est le fait de réussir à se reconstruire après une crise ou à traverser une crise sans prendre trop de dégâts. L’antifragilité c’est le fait de faire en sorte qu’une crise qu’on traverse nous rende encore plus forts. Notre monde est plein de choses antifragiles qui ont su s’adapter et s’améliorer lorsqu’elles ont rencontré un stress. L’humain, par le biais de l’évolution, est un exemple concret d’antifragilité.

🎨 Impressions

Taleb n’est pas facile à lire. Non pas parce qu’il est complexe (parfois ses idées sont du pur bon sens), mais parce qu’il est dense, avec des idées très variées même si elles sont plutôt cohérentes. Le livre est divisé en 25 chapitres, mais aussi en 7 livres. En fait, Taleb insiste sur ce point, il aurait pu écrire 7 livres différents!

Comment je l’ai découvert

Recommandé par le Morning Note show il y a longtemps et également par Eliott Meunier, j’ai finis par passer le pas quelques mois après avoir lu le cygne noir de Nassim Nicholas Taleb. Je suis très content d’avoir procédé dans cet ordre, car le cygne noir permet d’avoir les bases pour comprendre l’antifragile.

Qui devrait le lire ?

Un livre pas facile à lire qui nécessite une certaine culture générale. Quelqu’un qui a envie d’avoir une nouvelle approche du risque tout en ayant la patience de lire un discours riche et complexe y trouvera son bonheur.

☘️ Comment le livre m’a changé ?

Je considère différemment mes décisions surtout au niveau financier. Mes choix se concentrent désormais sur la théorie des haltères. De la même manière, je recherche l’antifragilité par la via negativa dans le domaine de la santé.

✍️ Mes citations favorites

📒 Résumé + Notes

Le monde est plein d’incertitude et nous voulons profiter de cette incertitude, pas essayée de s’en prémunir.

Il est impossible de prédire la volatilité ou l’incertitude en revanche on peut prédire la fragilité c’est-à-dire la capacité qu’on certaines entités à résister aux événements s’il se produisent.

L’antifragilité est plus que de la résistance ou de la solidité en effet la résistance c’est simplement résister aux chocs alors que l’antifragilité c’est s’améliorer à chacun des chocs

Notre monde est plein de choses antifragiles qui ont su s’adapter et s’améliorer lorsqu’elles ont rencontré un stress. L’humain, par le biais de l’évolution, est un exemple concret d’antifragilité.

Notre société moderne a tendance à affaiblir ces systèmes résilients en essayant de minimiser le hasard. Ainsi nous avons essayé de sécuriser l’économie, l’éducation et plein d’autres choses ce qui fait que ces entités n’ont pas pu se confronter au hasard et se sont affaiblies.

Ce livre est l’idée principale de l’œuvre de la vie de Nassim Nicolas taleb. Son livre, le cygne noir n’est là que pour nous convaincre que des événements imprévisibles peuvent se produire.

Un sens éthique fort de l’auteur

Pour constituer ce livre, l’auteur a utilisé un filtre. Ce filtre c’est qu’il n’écrivait pas sur des choses s’il avait besoin de se renseigner davantage que ce qu’il savait déjà sur le sujet. De plus, dans ce livre il ne parle que des choses qu’il a lui-même appliquées et des choses qu’il a expérimentées, car il trouve malhonnête de donner des conseils qu’on n’applique pas soi-même. Mais ce n’est en aucun cas pour cette raison, son expérience personnelle, que ces arguments sont valables. Pour rendre ses arguments valables, il utilisera des études associées.

L’auteur énonce quelques règles d’éthique :
– si vous êtes témoin d’une personne faisant preuve d’escroquerie, vous devez la dénoncer sinon vous êtes escroc vous-même.
– De la même manière, si vous êtes conciliant avec quelqu’un d’arrogant, vous êtes aussi fautif que si vous étiez arrogant avec quelqu’un d’aimable

L’auteur pense qu’il est un devoir d’être entièrement sincère. On s’expose certes à des conséquences, mais cela nous rend antifragile.

L’auteur trouve que l’argent purifie les rapports alors que les notions vagues telles que le mérite et la reconnaissance les empoisonnent. Selon lui le petit commerce est le domaine de la vie le plus tolérant sur tous les sujets.

Organisation du livre

Le livre est organisé en 7 livres chacun subdivisé en chapitres. L’auteur n’a pas souhaité écrire des livres différents, car tous possèdent cette idée centrale d’antifragilité, mais ne se suffisent pas à eux-mêmes.

La triade

L’auteur classe tous les domaines dans trois catégories qu’il appelle la triade : le fragile, le robuste, l’antifragile.
Par exemple dans la mythologie l’épée de Damoclès et le fragile, le phénix est le robuste, l’hydre est l’antifragile.
Il donne également l’exemple dans la finance de quoi les obligations sont fragiles, les actions sont robustes, et le capital risque est l’antifragile.

La théorie est fragile
Par exemple : les sciences sociales
La phénoménologie, l’étude des phénomènes en essayant de les interpréter est robuste.
Par exemple la physique

Livre 1 : l’antifragilité, une introduction

Le prix du succès est que nos failles vont être exploitées. Il nous faut donc renforcer ces failles en devenant robustes ou antifragile. Cela est un devoir, car plus un élément est important dans la société, plus sa chute entraîne des effets collatéraux.

La mithridatisation, technique consistant à ingérer des doses croissantes d’un produit toxique afin d’acquérir une résistance ou une insensibilité. Ce qui produit une forme de robustesse qui est une bonne voie vers l’antifragilité

Certaines personnes comprennent le concept d’antifragilité dans un domaine, mais pas dans un autre. C’est dû à la spécificité de domaine de nos réactions.
NB : les statisticien eux-mêmes souffrent de la spécificité du domaine et n’appliquent pas dans la vraie vie les notions de variance ou d’ecartype

Chapitre 1 : surréaction dans tous les domaines

Les innovations proviennent de manière générale de la nécessité. C’est donc du stress et du malheur que proviennent la plupart des innovations. L’auteur parle de croissance post-traumatique qui s’oppose au stress post-traumatique et qui est bénéfique au corps.

Il prend pour exemple la musculation en montrant que lorsqu’on fait subir au corps un effort maximal celui-ci sur compense en préparant le corps à de pires épreuves pour la prochaine fois

Cependant l’humain ne réagit pas comme la nature au stress. L’humain a tendance à ne pas prévoir assez et ne compense même pas assez.
Exemple : C’est ainsi que nous sommes dans une période d’abondance et que tous les pays n’ont jamais été aussi endettés

Il nous faut donc apprendre à surcompenser dans tous les domaines pour se préparer à des pires qui ne seraient encore jamais arrivés.
Par exemple, lorsque les architectes font leur bâtiment par rapport au pire séisme qui soit arrivé ils ne prennent pas en compte qu’à l’époque ce pire séisme était déjà pire que ce qui était arrivé avant. Ils devraient donc bâtir les maisons en partant du principe que le prochain séisme sera encore pire que les précédents.

L’auteur appelle cela le biais de Lucrèce et l’illustre par le fait que l’idiot croit toujours que la plus haute montagne qu’il ait vue est équivalente à la plus haute montagne du monde

Autres avantages du stress

L’information est antifragile. En effet plus on interdit une information, mieux elle se répand.
De la même manière plus on veut préserver sa réputation plus celle-ci tombant en lambeau. Parfois la meilleure façon de gagner en notoriété c’est de se faire critiquer par quelqu’un d’important. En effet cela montre qu’on est digne d’intérêt et que la personne importante a pris la peine de prendre le temps de nous attaquer là où elle aurait simplement pu vous ignorer.
C’est pour cela que le bad buzz est si recherché aujourd’hui

Il existe plusieurs types de réputation.
– Les réputations antifragiles comme celle des écrivains. En effet en écrivain pourra faire n’importe quoi cela ne n’affectera pas son travail ça lui fera de la pub.
– Les réputations fragiles souvent portées par les gens impeccables. En effet ces personnes font des métiers où l’image et les valeurs de la société sont importantes donc le moindre écart leur nuira.
– Et enfin les réputations solides comme les ouvriers, car leur image importe peu de leur métier et donc un scandale les affecteront très peu.
C’est en essayant de contrôler l’information que celle-ci finit par nous contrôler.

Chapitre 3 le chat et la machine à laver

Qu’est-ce qui est antifragile ?

Tout ce qui est vivant est antifragile par définition. Cependant tout ce qui est antifragile n’est pas vivant.
Par exemple les intelligences artificielles, la société, la chaîne alimentaire, et cetera.
On dira donc que seuls des systèmes complexes, c’est-à-dire interdépendants, sont capables d’antifragilité.
De ce fait, un chat est antifragile. Une machine à laver ne l’est pas.

Dans ces systèmes le lien cause conséquences est extrêmement dur à voir à cause de toutes les interdépendances, de tous les facteurs en jeu. De ce fait, la cause peut aussi être une conséquence.

Le chat est capable d’adaptation face au stress, pas la machine à laver

Bon et mauvais stress

L’auteur introduit la notion de stress et d’eustress. Un stress intense une seule fois suivi d’une longue période de repos est bénéfique aux êtres vivants alors qu’un stress chronique et nuisible.
Finalement tout le stress de nos vies quotidiennes est du mauvais stress comme par exemple les factures à payer, les examens, les transports en commun.

L’auteur s’oppose férocement à la consommation d’antidépresseurs. En effet il affirme que la pression qu’applique sur nous le changement de nos humeurs est bénéfique et nous permet d’user d’intelligences différentes. Sans ces humeurs désagréables, beaucoup de chefs-d’œuvre poétiques que nous connaissons aujourd’hui n’existeraient pas.

Rendre son environnement prédictible

Ce que l’auteur appelle touristification c’est cette tendance qu’ont les modernes à supprimer l’incertitude de leur vie de sorte que leur vie ressemble plus à un rôle qu’ils doivent jouer. Le problème c’est que l’absence d’incertitude est souvent synonyme d’ennui. Ainsi au diable les voyages tout préparés, les machines de sport, les journées toutes prêtes planifiées sur le bout des doigts. vivez votre vie de manière légère pour ne pas souffrir d’ennui

Chapitre 4 : Ce qui me tue renforce les autres

L’antifragilité de quelqu’un ne peut exister s’il n’existe pas un autrui fragile.

En effet, parfois, quelque chose doit être fragile pour que son ensemble soit antifragile.
Par exemple, des restaurants qui fournissent une excellente qualité de service et une excellente nourriture n’existent que parce qu’il est difficile pour un restaurant d’exister et donc parce que le restaurant est fragile. Ce qu’il fait que le marché de la restauration est extrêmement qualitatif et donc antifragile, ce qui veut dire qu’il y aura toujours des clients.

Fragilité et évolution

De la même manière le corps humain peut être considéré comme fragile cependant les gènes qui le composent sont antifragile, car ce sont les individus les plus résistants qui sont sélectionnés.

L’auteur explique le caractère profondément antifragile des gènes et de l’évolution. L’évolution adore le désordre, le hasard et sans nourrit pour s’améliorer.
*Avis personnel : il est vrai que l’évolution se nourrit du hasard, mais elle entraîne également une spécificité qui va entraîner une vulnérabilité au hasard trop grand tel que les cygnes noir. Donc, soumise à un mauvais stress trop grand, l’évolution n’est plus antifragile.

L’auteur parle du fait que l’antifragilité des gènes est liée au fait que c’est une information qui se transfère et surtout qui survit à l’individu. Il faut donc que l’individu meure pour que le gène survive, car si l’individu continue à vivre il empêchera les gènes de ses congénères d’évoluer vers une meilleure version puisqu’il diluera ses gènes avec ses gènes à lui.

Effondrement de la biodiversité et antifragilité

La nature est résiliente et immortelle, car elle peut s’adapter à tous les prochains cygnes noirs qui surviendront par un changement d’écosystème. La nature et les systèmes semblables à la nature apprécient la diversité entre les organismes plutôt que la diversité au sein d’un organisme.

Même si une espèce disparaît, ce n’est pas grave, ça fait partie du jeu. l’évolution n’est pas au service d’une espèce, mais de la nature tout entière

La nature est antifragile jusqu’à des points très élevés. Mais certains choc drastiques pourraient bien l’aneatir mais il y a de forte chances que certains organismes survivent même à une catastrophe naturelle. c’est pareil pour l’antibiorésistance et les cellules cancéreuses

Il faut dissocier hormése ou mithridatisation que l’auteur appelle antifragilité directe de la véritable antifragilité. En effet, la plupart du temps, c’est une antifragilité due à l’application de contrainte sur des individus qui va bénéficier à une hiérarchie. Souvent les systèmes sont construits de manière fractale et ce n’est que la couche la plus large de cette fractale qui bénéficie des dommages causés à la plus faible.

Chapitre 5 : merci les erreurs

Apprendre de ses erreurs sous certaines conditions

Certaines catastrophes permettent d’en éviter d’autre : Tchernobyl, Fukushima. Le mal causé aux individus est bien peu comparé aux bénéfices apportés au système. Mais attention, cela ne fonctionne que pour les systèmes antifragiles (aviation par exemple) dont les erreurs sont limitées et n’en entraînent pas d’autres.

La vie économique moderne ne profite par exemple pas des erreurs pour s’améliorer et une erreur en entraîne généralement d’autres.

Un perdant est une personne qui après une erreur ne tire pas parti de son erreur, mais se sent mal à l’aise et se place sur la défensive

Quelqu’un qui a commis pleins d’erreurs, mais jamais deux fois la même erreur est plus digne de confiance que celui qui n’en a jamais commis.

Sélection pas amélioration

Ce qui ne tue pas rend plus fort n’est pas toujours vrai. En effet quelque chose auquel on survit ne nous rend pas forcément plus fort, mais il tue les autres individus qui n’étais pas assez fort pour y résister et donc rend globalement le groupe des survivants plus fort, car débarrassé de leurs faibles. C’est le problème de Diagoras que l’auteur aborde dans son livre le cygne noir.

L’humain a une sorte d’interrupteur dans le cerveau qui s’active lorsqu’il est dans des foules et peu le faire rentrer en transe et le pousser à se sacrifier pour la communauté

Le siècle des Lumières a révélé l’individualité de chacun et a diminué l’influence de la société et des communautés sur l’individu sacrifiable. Mais c’est également pour ça que nous puisons dans la nature même si cela risque de nous faire du mal a posteriori. De la même manière, le déclin de la mafia est dû à cette individualité croissante, les gens sont de moins en moins prêts à se sacrifier pour le groupe.

Sacrifice et économie

Pour que l’économie tourne, il faut nécessairement que des gens perdent de l’argent (consumérisme, entrepreneuriat…), mais nous pouvons limiter les dégâts en évitant que les gens souffrent de famine et qu’on leur témoigne du respect.

L’entrepreneuriat est une sorte d’héroïsme. C’est un sacrifice pour le bien commun. Il faudrait davantage les encourager et les remercier, car peu d’entre eux réussissent et c’est leurs échecs qui garantissent que l’économie tourne et que la société progresse.

LIVRE 2 : la modernité et le déni de l’antifragilité

Ce livre 2 va traiter de comment nous rendons des systèmes vulnérables aux cygnes noirs en les stabilisant à l’excès, en leur enlevant toute incertitude.

Pour être résilient, il vaut mieux préférer plein de petits clients à un gros client comme le dit Tim Ferris.

Dans le milieu de l’artisanat et l’entrepreneuriat, les revenus ne sont pas réguliers et soumis à des pressions, ce qui les force à s’adapter au fur et à mesure. Dans le salariat, le revenu est fixe, mais le risque est dissimulé, car n’importe quels salariés peuvent se faire rapidement licencier.

L’antifragilité au prix de l’innovation et du panache

Le soin qu’on met à éviter les erreurs légères aggrave les erreurs plus sérieuses.

La Suisse est l’état économiquement le plus antifragile au monde. Cela est aussi lié à son gouvernement. Il est très décentralisé. Mais cela tue les projets ambitieux dans l’œuf. En effet la manière qu’on les gens d’aborder les petites dépenses du quotidien n’a rien à voir avec de grosses dépenses abstraites.

Les interactions humaines sont non linéaires avec le nombre. C’est pour ça qu’il n’y aura jamais les mêmes interactions au niveau d’une municipalité et au niveau d’un pays. Les petits désaccords au niveau des municipalités de la Suisse se meuvent en une stabilité globale du pays.

À échelle locale, les élus doivent endosser les responsabilités de leur acte qui se répercute directement sur les gens avec lesquels ils vivent, ce qui n’est pas le cas dans les gouvernements centralisés

Ce qui est petit au sein d’un ensemble est plus antifragile que ce qui est grand.

Un état antifragile comme la Suisse est plus antifragile que les états centralisés
Autres exemples

La France et les pays nordiques comme la Suède sont dotés d’une surprenante robustesse étant pourtant vue comme des états très centralisés.
En réalité, la France n’a été complètement centralisée que sous le général de Gaulle et jusqu’à Valerie Giscard d’Estaing (1970) ou la décentralisation a commencé à opérer. Avant cela, elle était très décentralisée, Paris se préoccupant peu de la province dans lesquels de multiples patois étaient parlés et qui était très difficilement accessible par la route. Ce n’est qu’avec une éducation généralisée, des routes et la télévision que la France a pu atteindre cette centralisation très tardive et donc jouit tout de même de la robustesse de la décentralisation.

Les pays nordiques fonctionnent comme la Suisse. C’est-à-dire que les impôts sont récoltés de manière centrale, mais distribuée en grande partie à échelle locale.

Décentralisé = concret

Plus quelque chose est centralisé, plus c’est abstrait pour nous et moins nous y consacrons d’attention. Nous nous attendons à ce que nos élus répondent à ce problème abstrait de manière rationnelle alors qu’ils n’endosseront pas la responsabilité de leur acte et que ce petit groupe d’individus peut être facilement influencé par des lobbys
heureusement que la centralisation est limitée dans l’Union européenne par un principe d’hérédité de l’Église catholique : le problème doit être réglé par la plus petite unité capable de le faire.

Décentralisation et appartenance

L’auteur détaillé sur la situation du levant, son pays natal et sur la résilience des états géré de manière décentralisée. L’auteur rappelle que le découpage post première guerre mondiale est une aberration et ne permet pas un gouvernement décentralisé, car le découpage a été fait sans tenir compte des populations locales.

médiocristans et extrémistans

L’auteur rappelle les notions de médiocristans et d’extrémistans abordées dans le cygne noir. Le premier fluctue (pleins de petites variations) comme la Suisse, l’autre sursaute ( peu de variation, mais lorsqu’elle arrive elles sont extrêmes)

Le monde est trop aléatoire et imprévisible pour que les prévisions et plans d’action des entreprises fonctionnent.
Notes personnelles : c’est exactement pour ça que les entreprises opales surpassent les autres. Elles s’adaptent aux signaux captés de toutes parts par les gens sur le terrain.

Rappel de la parabole de la dinde citée dans le cygne noir : l’absence de preuve de risque n’est pas une preuve d’absence du risque. Ou encore, le passé ne peut pas permettre d’envisager le futur. Le contraire de la dinde étant l’antifragilité

La régulation par l’autonomie

Moins on applique de contrôle fort, mieux un écosystème se régule. Ainsi pour éviter des feux de forêt catastrophiques, il faut permettre aux petits feux de forêt de survenir et ainsi brûler les combustibles très inflammables.
De même en économie, il est important de laisser de fortes baisses survenir pour éliminer les mains faibles (investisseurs qui ne s’accrochent pas à une baisse)
Notes personnelles : c’est le principe de l’autogouvernance de Reinventing organization. Les conflits et adaptations sont gérés localement, ce qui accroît la résilience.

Le défaut de volatilité entraîne un défaut d’information. Les risques s’accumulent en silence et donc le système stabilisé devient bien plus sensible au cygne noir.

La technique du recuit

Un des bienfaits du hasard modélisé en statistique est la technique du recuit. C’est-à-dire alterner entre des états de volatilité et de stabilité pour que le système trouve son équilibre. Cette méthode était utilisée en métallurgie pour créer de plus gros cristaux.
Il applique cette technique (utilisée dans des outils de prédiction) aux systèmes politiques . Il pourrait être intéressant de nommer au hasard des dirigeants politiques et de les changer jusqu’à en trouver des bons. C’est ce qui se passait à Athènes.

Il faut préférer la pratique a la théorie.
nous avons destitué les religions, qui nous permettraient d’accepter malgré nous les variations (Dieu a choisi de nous faire subir cela) pour les remplacer par la science, qu’on croit parfois trop naïvement

Chapitre 7 : l’interventionnisme naïf

La médecine, par le passé, a pu progresser grâce au sacrifice de beaucoup de malades qui sont morts souvent à cause de la non-prise en compte des effets secondaires du traitement.

L’auteur nous dit que ces maladies iatrogènes (induites par le traitement) sont aujourd’hui plus contenues, mais que nous devons nous méfier des industries pharmaceutiques qui auront tendance à nous surmédicaliser pour des maladies que l’auteur qualifie d’imaginaires : dépression et hyperactivité.

L’inverse de l’intervention iatrogène est le fait de bénéficier à quelqu’un en voulant lui faire du mal. Par exemple, les hackers qui en attaquant les systèmes les renforcent.

L’interventionnisme réduit les ressources mentales et économiques. À force de vouloir à tout prix intervenir, on passe à côté des choses qui nécessitent réellement une intervention.

Le fait de mettre en place un système régulateur diminue la vigilance de l’individu qui adhère au système. Par exemple, les automobilistes causent plus d’accidents s’il y a plus de panneaux de visualisation. C’est l’effet Drachten.

Comment prendre la décision d’intervenir ?

Il nous faut donc mettre en place un protocole pour savoir lorsqu’on doit intervenir et lorsqu’on doit laisser les systèmes en paix.

L’auteur redétaille le problème des héros silencieux qu’il avait détaillés dans le cygne noir. C’est à dire ceux qui profitent à la société en n’intervenant pas volontairement ou qui empêchent un cygne noir de se produire, mais personne ne peut voir la catastrophe à laquelle ils ont échappé puisque celle-ci ne s’est pas produite.

Dans le Sun Tzu, Lao Tzu parle du Wu Wei. L’accomplissement passif.

La temporisation agit alors comme un filtre qui nous permet de voir si le système se remet de lui-même sans intervention et nous permet de peaufiner ou revoir la manière d’intervenir. La procrastination, parce qu’elle permet de temporiser, nous sert donc de filtre.
Par exemple : avant de filer prendre des antibiotiques chez le médecin, attendre de voir si notre corps arrive à se remettre de lui-même. Si ce n’est pas le cas, alors on peut aller chez le médecin

Distinguer bruit et signal

C’est la mauvaise distinction entre bruit et signal qui est à l’origine de l’excès d’intervention

La volatilité n’est pas bénéfique lorsqu’elle est artificielle : bruit, informations sur le web, car elle nous empêche de distinguer le signal.

De la même manière, les journaux nous livrent de l’information de camelote, du bruit en complément du signal pour remplir leurs pages. S’ils ne nous vendaient que de l’information utile, nous aurions des journaux de 2 lignes certain jour, et de 200 pages d’autres jours. Beaucoup de bruit est dû à la glorification des anecdotes par les médias.

Les médias nous donnent l’impression que nous comprenons le monde, ce qui nous expose aux cygnes noirs. Il nous faut donc restreindre de manière la plus naturelle possible le volume d’information auquel on a accès chaque jour.

L’économie et la politique sont des sciences qui ne seront jamais très prédictibles, car elles reposent sur beaucoup de théorie. De ce fait, investir dans la prédiction dans ces domaines (service de renseignement, modèle) est un gaspillage de temps et d’argent et nous expose encore plus au cygne noir, car on pense avoir prédit le risque.

Chapitre 8 : la prédiction enfant de la modernité

La vie sociale, économique et culturelle appartient au domaine du cygne noir alors que le domaine de la physique n’y appartient pas.

Dans le domaine du cygne noir (et surtout le cygne noir négatif), a nous de nous construire des situations dans lesquelles nous n’avons besoin que de peu de prédiction pour survivre par exemple avoir des économies de côté plutôt qu’être endetté, car dans le second cas, le moindre problème d’importance économique qui survient deviendra immense.

Le travail de de Nassim Nicolas Taleb sert donc à déterminer quand on devrait être septique (domaine non prédictible (ou extrémistans?) et quand on en devrait pas l’être ( domaine prédictible (ou médiocristans?). autrement dit essayer de se concentrer sur la manière de sortir de ce que l’auteur appelle le quatrième cadran qui est le domaine du cygne noir (le reste étant la triade ? )

LIVRE 3 : Une vue non prévisionnelle du monde

chapitre 9 : Gros Tony et les fragilistats

La curiosité est antifragile et augmente à mesure qu’on essaie de l’étancher

“la profondeur de la mer augmente à mesure qu’on s’y plonge”

Deux visions du monde différentes au travers de deux personnages fictifs

Nero, un des personnages fictifs de Taleb, est un intellectuel issu d’une famille riche qui veut se détacher de la richesse et d’avoir la grosse tête. Il s’en détache en vérifiant que ses investissements montent bien, mais ne vit pas dans l’opulence et dans la recherche de gratitude. Il est persuadé comme gros Tony que les prédictions dans les domaines économiques, politiques et sociaux sont une aberration.

Gros Tony construit sa fortune en pariant sur l’effondrement des systèmes qu’il juge fragiles surtout ceux qui se basent trop sur la prédiction

Chapitre 10 : stoïcisme

Le stoïcisme est la robustesse même, car il est l’acquisition d’une immunité aux circonstances extérieures, qu’elles soient bonnes ou mauvaises

Le stoïcien ne supprime pas ses émotions, il les domestique. Il transforme la peur en prudence, les erreurs en information, le désir en entreprise.

Le succès est asymétrique, car dès lors on a beaucoup plus à perdre qu’à gagner. Dès que nous possédons quelque chose, on se préoccupe des inconvénients qui en découlent. De ce fait, être riche est comme avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

L’auteur, comme Sénèque, s’applique à une discipline de deuil mental. C’est-à-dire que chaque matin il s’attend à ce que la pire chose dans un domaine donné se soit produite. Ainsi il est conscient des risques, aura plus de facilité à encaisser la perte si elle se produit et si cela ne s’est pas produit, sa journée se passe mieux que prévu.

Soyez asymétriques

Sénèque recherchait l’asymétrie positive dans la richesse. C’est-à-dire que lorsqu’il investissait, il le faisait parce que ça lui faisait plaisir. s’il y avait un retour sur investissement c’était pur bénéfices, sinon ce n’était pas de la perte

L’asymétrie est à l’origine de la fragilité et de l’antifragilité. Lorsqu’il n’y a rien à gagner et qu’on peut perdre des choses : on est fragile. Lorsqu’on peut gagner autant de choses qu’on peut en perdre, on est robuste. Lorsqu’on ne peut que gagner des choses ou en gagner plus qu’on ne peut en perdre, on est antifragile. dans ce dernier cas, le manque de volatilité est préjudiciable, car si l’on a plus à gagner qu’à perdre en s’exposant, on perd en ne s’exposant pas.

Une asymétrie positive est possible grâce à de l’optionalité

 

Chapitre 11 : N’épousez jamais la rockstar

La stratégie bimodale ou stratégie des haltères consiste à placer 90% de sa valeur dans l’actif stable et 10% dans l’actif très risqué, mais avec de nombreux bénéfices possibles (grande asymétrie positive).
L’auteur prend pour exemple des oiseaux monogames qui choisissent un partenaire idéal capable de les faire vivre, mais le trompent 10% du temps avec le mâle alpha pendant leur période de fécondité. Elles garantissent ainsi une vie stable à leur progéniture et le meilleur patrimoine génétique.

Dans cette stratégie qui peut s’appliquer dans tous les domaines de la vie, l’essentiel est de diminuer au maximum la fragilité, mais en aucun cas de supprimer l’incertitude.
Comme le stoïcisme représente une domestication de ses émotions et non une élimination de celle-ci, la stratégie des haltères est une domestication et non une élimination de l’incertitude.

LIVRE 4 : optionalité, technologie et intelligence de l’antifragilité

L’auteur s’oppose au sophisme théologique qui veut que chacun ne puisse aller quelque part que s’il sait ce qu’il fait.

Le flâneur, par exemple, va revoir sa direction a chaque pas en fonction de ses envies et des nouvelles informations qu’il obtient alors que le touriste sera prisonnier de son plan de visite. Mais pourtant le flâneur aura un aussi beau voyage voir plus que le touriste même s’il ne sait pas où il va !

Selon l’auteur, il faut être opportuniste dans sa vie pro et loyal dans sa vie privée et ses principes moraux.

L’optionalité

Les options est ce qui rend antifragile et permet de profiter du coter positif d’une incertitude sans que le côté négatif de celle-ci ne nous pose de préjudice.

chapitre 12 : les raisins mûrs de Thalès

Le pire aspect de la richesse est le réseau qu’elle impose à son porteur. Les riches finissent par ne fréquenter que des riches dont la conversation n’est pas forcément intéressante.

Mieux vaut alors se contenter de la richesse de liberté, celle qui ne vous rend pas vraiment riche, mais qui vous permet de ne vous concentrer que sur ce qui vous intéresse vraiment.
*Notes personnelles : ce que Tim Ferris appelle le multiplicateur de liberté

option = asymétrie + rationalité (pour sélectionner la meilleure)

Les options sont importantes dans la vie, car elles nous permettent de faire des choix et donc de découvrir notre personnalité
*Se rendre à une soirée est plein d’optionalité et c’est probablement l’endroit où on bénéficie le plus d’incertitude sans trop d’inconvénients *

Le piège du raisin vert

Attention cependant à ne pas tomber dans le piège du raisin vert. C’est-à-dire se persuader que parce qu’on n’a pas eu le choix nous voulions être dans cette situation.
Par exemple se persuader que les raisins non atteignables ne sont pas mûrs. Ou encore, se persuader qu’on voulait être pauvre parce que la richesse a plein de désavantages et que “être riche c’est mal” alors qu’on n’a juste pas réussi à être riche.

Caractéristique des options

L’idéal dans la vie est de maximiser ses options et diminuer au maximum ses obligations. On maximise ainsi les avantages et on diminue les inconvénients.
C’est tout l’intérêt du multiplicateur de liberté de Tim Ferris

Plus il y a d’incertitude, plus l’option à de la valeur, car il y a plus de chance qu’un cygne noir (positif ou négatif) survienne et on possède l’option de s’y exposer ou non.
*L’auteur donne l’exemple de Thalès qui gère très bien l’optionalité pour récolter du raisin. Il paye un peu d’argent en caution, mais conserver sa liberté d’annuler sa location ou pouvoir la réaliser à un autre moment) pour se placer dans une position d’Asymétrie positive et ainsi s’exposer aux cygnes noirs positifs.

En général les options sont dissimulées, mais gratuites et bon marché sauf en finance, car en finance elles ne sont pas dissimulées
Par exemple : Votre travail et vos idées sont antifragile si elles déplaisent à un grand nombre de personnes tout en bénéficiant d’un faible pourcentage de partisans extrêmement loyaux. Car les premiers ne peuvent, vous nuire et vous font de la pub en essayant de vous décrédibiliser et les seconds vous financent (par théorie de la longue traîne).

“la vie est un gamma long”  gamma = option, long = profitable en language trader. En d’autres termes, la vie est faite d’option.

Pour avoir un bon rendement en investissement, pas besoin d’avoir toujours raison ou d’être très intelligent. Il suffit d’avoir beaucoup d’options et un bon filtre. C’est ce que l’auteur appelle bricolage et dans sa forme plus élaborée convexité.

Chapitre 13 : apprendre aux oiseaux à voler

Il est dur de faire des inventions, mais encore plus dur de les appliquer
Par exemple la médecine a mis des années à reconnaître que les microbes étaient la cause d’infection alors qu’on les avait découverts depuis longtemps parce que cela allait contre les pratiques existantes

Si une invention est asymétrique, positive, mettons-la en place malgré cette peur du changement.

La méthode d’essai d’erreur peut paraître bête, mais elle nécessite une certaine forme d’intelligence. En effet, les choses testées doivent être bien choisies pour tirer parti du hasard (secteur de recherche d’une épave par exemple) et selon le résultat et la manière d’essayer, des actions doivent être prises en conséquence (fouiller la zone complètement pour s’assurer que l’épave ne s’y trouve pas, et passer au secteur avec la probabilité la plus élevée après celui qu’on vient de boucler).

L’auteur insiste sur le fait qu’on a tendance à confondre acquise et innée et lien de causalité. En effet, on se berne nous-mêmes en essayant d’expliquer rétrospectivement que telle recherche est allée plus vite parce qu’on a cherché exprès dans ce sens, mais en réalité on aurait peut-être fait cette découverte par hasard sans y allouer des subventions. C’est ce qu’il appelle épiphénomène.
Exemple : découverte du viagra pendant des recherches sur l’hypertension

chapitre 14 : lorsque 2 choses ne sont pas là même chose

L’effet de Halo est le fait de croire que sa compétence dans un domaine est transférable dans un domaine proche alors qu’elle ne l’est pas.
*Exemple : Un chef d’entreprise ou un entrepreneur n’a pas besoin d’être intéressant, il doit simplement savoir passer à l’action. Pourtant on aura tendance à associer entrepreneur et personne intéressante dans notre esprit simplement parce que les deux sont souvent corrélées au succès *.

Plus on a étudié, moins certaines choses fondamentales deviennent évidentes. À l’inverse, plus on passe à l’action, plus on épure les choses jusqu’à leur plus simple modèle possible.

Beaucoup de spéculation échoue, car les gens font des liens entre les choses alors que d’autres facteurs rentrent en jeu.
Par exemple, la guerre au Koweït n’était pas parfaitement corrélée au prix du pétrole.

La théorie devrait inspirer la pratique, mais devrait en rester parfaitement séparée. Elle devrait agir comme une fable dont on peut s’inspirer, mais qu’on n’applique pas parfaitement à la lettre, car il y a toujours des imprévus. Ainsi les économistes ne devraient jamais avoir de pouvoir. Mais leur théorie pourrait inspirer certaines politiques sans pour autant que celle-ci les suivent à la lettre. Les politiques gouvernementales devraient mettre en place ces théories en les corrigeant au fur et à mesure en favorisant l’essai d’erreur.

Le bricolage et la méthode essai erreur s’oppose à la narration (souvent fruit de raisonnement intellectuel et d’interprétation rétrospective du passé)

chapitre 15 : l’histoire écrite par les perdants

On ne demande pas à un enfant de connaître les équations du mouvement et la base de la mécanique pour faire du vélo. Pourquoi alors vouloir qu’un trader soit calé en économie pour faire son métier ?
Dans la plupart des métiers, des théories sont mises en place à partir de la pratique et non l’inverse.

La révolution industrielle a été causée par des bricoleurs qui découvrir de nouvelles manières de rendre l’industrie plus efficaces et non par l’application de théorie.

L’investissement dans la recherche est rarement rentable ou en tout cas pas de la façon prévue.
*Par exemple internet devait être un outil de défense militaire. Le viagra, un médicament pour l’hypertension artérielle. *

Cependant lorsqu’un chercheur universitaire trouve quelque chose, mais pas ce qu’il voulait trouver, il a tendance à laisser tomber la piste alors que celle-ci pourrait être exploitée. Il n’exploite pas l’option à sa disposition. c’est ainsi que 9 médicaments sur 10 sont détenus par des boîtes privées

De la même manière, la planification en entreprise prive celle-ci d’option, car celle-ci reste bloquée dans leur plan alors que de nouvelles options sont apparues avec le temps.
Notes personnelles : C’est pour cela que les entreprises opales sont bien plus performantes. Elles s’adaptent aux nouvelles informations de par leur caractéristique évolutive, car ce sont les gens sur le terrain qui prennent les décisions. Reinventing organization

Le monde est multifactoriel. De ce fait on ne peut pas prévoir ce qui surviendra dans des situations spécifiques (interactions médicamenteuses par exemple). À nous d’observer ces conséquences et d’essayer dans tirer les leçons pour les transformer en bénéfice. Mais avoir un but précis de recherche semble généralement contre-productif.

L’auteur suggère de mettre une petite somme dans plein d’options pour s’exposer à beaucoup de bénéfice ou a des inventions inattendues. En extrémistans il est plus important de participer à une occasion avec une petite somme que de la manquer.

Le contraire de la parabole de la dinde (ou phénomène d’induction)

Dans la parabole de la dinde (une dinde est nourrie 1000 jours avant de se faire tuer par le boucher. Elle ne pouvait pas prévoir ce changement d’attitude du boucher, car chaque jour qui passe lui confirmait qu’il ne lui voulait que du bien) la situation aura tendance à masquer les effets négatifs, car ceux-ci sont rares et donc sous-estimés. À l’inverse, les situations types essais-erreurs auront tendance à sous-estimer les bénéfices, car ceux-ci arrivent rarement même si les pertes sont nombreuses et petites.

Les assurances et les banques sont fragiles, car leur profit sont limités et leurs pertes peuvent être illimitées même si c’est rare.

Règles de l’auteur à appliquer dans sa gestion d’entreprise :

1) rechercher l’optionalité (classer les choses selon l’optionalité)
2) avec des retombées financières élevées
3) n’investissez pas dans des business plans, mais dans des individus. Des individus capables de s’adapter.
4) adopter la stratégie des haltères dans l’entreprise

Dans le domaine ludique (casino, école, jeux) il existe des règles pré-établies qui nous permettent d’anticiper les phénomènes alors que dans le domaine écologique on est complètement soumis à l’imprédictibilité. Les compétences d’un domaine ludique ne sont pas transférables au domaine écologique.

Les choses vraiment intéressantes qui nous débloqueront dans notre domaine sont celles qui se trouvent hors des chemins prétracés. Or des études en gros

chapitre 17 : Gros Tony débat avec Socrate

Nous avons tendance à faire l’erreur de narration, c’est-à-dire vouloir expliquer toute chose. Socrate était persuadé qu’il fallait connaître la définition de chaque chose dont on parlait pour pouvoir en parler. Mais ce n’est pas vrai. On utilise très bien certaines choses (faire du vélo, boire du lait maternel) sans savoir exactement ce qu’elles sont. Le fait de se poser des questions sur la définition de tout nous fait nous sentir bêtes sur des choses que nous savons pourtant faire.

il n’y a pas besoin de limiter l’intelligent à l’intelligible. Nietzsche

Tout n’est pas explicable

Ainsi il faut savoir reconnaître qu’une part de la vie et même de la vérité est obscure et difficilement exprimable. Sénèque et Nietzsche parlent de force apollinienne (qui concerne la logique) et de force dionysiaque (qui concerne cette partie obscure).

Écarter tout ce qu’on ne peut clairement définir est réducteur et nous empêche de voir toute une partie du monde pourtant réel. Par excès de logique, on masque les nuances et donc la vérité. On se ment alors à soi même, on se complique la vie pour rien et l’on s’expose davantage au cygne noir.

La vie est trop complexe pour être exprimée par des mots. Dans celle-ci, nous nous concentrons sur les bonnes choses, mais n’avons pas les capacités intellectuelles de les comprendre (comme pour faire du vélo)

Les traditions fournissent un ensemble des connaissances collectives filtrées. Micheal Hoxshot

Préférer l’optionalité à la connaissance

Le truc de Socrate, c’est la connaissance alors que ce n’est pas le truc de Gros Tony.
L’auteur nous l’a démontré par des exemples :
– les pressoirs à olives de Thalès ( il avait négocié pour un peu d’argent d’avoir accès aux pressoirs et en fait il a eu une si bonne récolte d’olive que cela a payé)
– Les paris de Sénèques
S’exposer aux aléas de la vie est plus important que le savoir. Les conséquences des décisions l’emportent sur la logique.

La nécessité de se connecter sur la conséquence (bienfait ou méfait) de ses actions au lieu d’analyser comme Socrate la structure du monde où de comprendre le vrai et le faux (l’événement lui-même) est primordial
Les philosophes se concentrent trop sur la question du vrai et du faux qui sont en plus de ça souvent des croyances.

*Un exemple : les passagers des avions sont-ils de terroristes ? La plupart, non. Et c’est la vérité. Cependant le coût d’un événement terroriste est trop énorme et le coût du contrôle antiarme trop petit pour qu’on laisse cette asymétrie libre. Il y a une fragilité au niveau du terrorisme et donc on la résout avec les contrôles.

Faire est plus sage que ce que vous ne seriez tenté de le penser

L’éducation, un système qui baigne dans la théorie

Selon l’auteur, la société ne progresse pas selon l’éducation organisée (c’est plus la richesse de la société qui permet à l’éducation de progresser). L’éducation s’est développée sans être soumise à des pressions (car est protégée par le gouvernement et ne subit pas de compétition) et celle-ci finira par changer, car elle est fragile. Le problème de l’éducation réside en ce qu’elle a horreur du désordre.

LIVRE 5 : Partie technique

La simplification par déformation, aussi appelée lit de Procuste par l’auteur (cet aubergiste de la mythologie déformait les membres de ses hôtes pour qu’ils rentrent parfaitement dans ses lits) consiste donc à transformer des idées non linéaires en idée linéaire : la simplification qui déforme

Notes personnelles : On aura donc du mal à saisir les idées non linéaires comme nous le montre Hans Rosling dans Factfullness :
– On aura tendance à prolonger les courbes en ligne droite
– On aura du mal à réaliser l’immensité des courbes qui double

Réaction à la non-linéarité et antifragilité

La non-linéarité est un affinage de l’asymétrie. En effet, prenez une pierre de 5kg. La jeter à la tête de quelqu’un fera plus de 2 fois plus mal qu’une Pierre de 2,5kg et plus de 5 fois plus mal qu’une Pierre de 1kg.
Ainsi les dommages de la pierre par rapport à son poids forment une courbe convexe : non linéaire

Une situation peut être asymétriquement plus profitable non pas parce qu’elle a plus d’options, mais parce qu’elle permettra d’avoir des effets positifs exponentiels en étant soumis à des contraintes plus intenses.
Par exemple : faire un effort très intense non répété (stratégie des haltères) une fois permettra de créer plus de fibres musculaires qu’un effort modéré répété (méthode de musculation classique). On tire donc parti de la non-linéarité de réaction du corps humain à un type de stress (jusqu’a un certain point).

Est fragile ce qui pâtit beaucoup plus d’un événement extrême que d’une succession d’événements moyens. de manière non linéaire
*Par exemple le corps humain résiste à des microchute de 1mm, mais pas une chute de 10m. Si les dommages de ces chutes étaient linéaires, l’humain serait mort depuis longtemps, car la multitude de petites chutes l’aurait tué. Donc l’humain est encore en vie, car il est résistant à ces petites chutes, mais pas au cygne noir de la grosse chute. il est donc fragile.**

L’antifragilité sera elle aussi une relation non linéaire, mais donc son cas, l’augmentation de l’intensité de la variable entraînera plus de bénéfice de manière non linéaire jusqu’à un certain point
Par exemple les fibres musculaires rapides en haltérophilie

L’antifragilité présentera des courbes convexes (sourire) et la fragilité des courbes concaves (grimace). La différence entre les deux c’est que dans un cas c’est les désavantages qui augmentent avec l’intensité (ou la contrainte ou le stress) et dans l’autre c’est les avantages.

La non-linéarité s’exprime partout.
*C’est par exemple comprendre qu’un village ne se comporte pas comme une ville qui elle-même ne se comporte pas comme un état.**

Caractéristiques des systèmes répondants bien à la non-linéarité

Les systèmes antifragiles, qui répondent bien à la non-linéarité possèdent de grandes marges dans lesquelles ils peuvent fonctionner

En effet les flux tendus limitent notre adaptabilité
Plus un système fonctionne en flux tendu (aéroport qui n’a quasi pas de temps mort entre leurs vols) plus il est fragile, car sensible à de grosses variations hors de son fonctionnement optimal et donc à l’incertitude
Notre intestin accepte de grandes marges pour la consommation de protéine. La consommation de mêmes protéines, mais régulièrement ou de manière variable n’aura pas les mêmes effets. La méthode variable semble favoriser l’absorption des nutriments, car elle induit un stress dû au manque de protéines certains jours à cause du jeune.

Pour être antifragile, il faut donc se créer des marges dans tous les domaines de sa vie (par exemple s’assurer de ne jamais arriver en retard en prenant de la marge)

Les grands systèmes les plus susceptibles de fonctionner en flux tendu et donc sont globalement plus fragiles : La vulnérabilité des grands systèmes

Tout ce qui est petit souffre moins de grandes conséquences lors de situation de non-choix. Bien sûr, la notion de taille est relative au système considéré.

Malgré les avantages des économies d’échelle, être grand en période de stress est très coûteux.
Par exemple d’avoir un éléphant de compagnie au lieu d’un chat. Dans des situations de pénurie, l’éléphant coûtera bien plus cher.

Notes personnelles : Point de vue partagé par Paul Jarvis dans Company of one et par Frédéric Laloux dans Reinventing organization

Il faut toujours garder à l’esprit cette différence de taille qui entraîne des conséquences non linéaires.

On a tendance à privilégier les gros business à cause de tous leurs avantages. Mais calculer les bénéfices en ne tenant pas compte des conséquences des échecs est erroné.

Les grosses structures font qu’une même entité va être la source de beaucoup de ressources ou services. Elle sera donc indispensable et si la demande varie ou si elle subit des dysfonctionnements elle représentera le goulot d’étranglement qui pourra entraîner des blocages.

L’erreur de planification sacrifier la sécurité au profit de l’efficacité

On pourrait penser que les faits de finir les projets en retard sont un biais cognitif qui nous rend optimistes quant à la fin d’un projet. Cependant on finit aujourd’hui les projets bien plus tard qu’il y a 30 ans. Cela est dû à la complexité croissante de nos systèmes. En effet, l’optimisation des coûts et du temps entraîne des commandes en gros et une diminution des contrôles au fur et à mesure des projets au nom de l’efficacité. Ainsi il est plus difficile de réparer une erreur ou alors comme le projet dépend de tous les participants, si l’un d’eux a un problème tout le projet est paralysé et donc met plus de temps à être terminé. L’efficacité nous fait prendre plus de risque que nous devrions.
Exemple : l’auteur prend l’exemple de la construction qui était bien plus rapide avant car non assisté par ordinateur (donc contrôles fréquents obligés, pratiques plus que théorie) et dont les fournisseurs étaient proches des constructeurs donc pouvaient fournir rapidement du matériel si cela était nécessaire

Les effets d’un cygne noir augmentent nécessairement avec la complexité, l’interdépendance entre les parties, et avec “l’efficacité” qui nous incite à prendre des risques.

Pour éviter les dépassements de coût des projets, l’auteur impose deux règles :
– aucun emprunt autorisé
– équilibre fiscal obligatoire

La concentration entraîne des effets non linéaires

Par exemple pour l’écologie : nos habitudes alimentaires rigides (et globalisée à cause de la propagation de la culture occidentale) nous font consommer toujours la même chose (par exemple thon) ce qui amenuise les stocks naturels. Dès qu’une ressource diminue, nous devrions être flexibles et consommer une autre ressource pour laisser à la première le temps de se régénérer.

Chapitre 19 : l’inverse de la pierre philosophale

L’inégalité de Jensen est ce que l’auteur appelle pierre philosophale. C’est ce qui lui permet de mesurer la fragilité d’une chose en se basant sur sa non-linéarité.

Inégalité de Jensen :  la transformation convexe d’une moyenne est inférieure ou égale à la moyenne après transformation convexe (j’ai du mal à intégrer ce raisonnement au raisonnement de Taleb, mais je suppose que c’est simplement pour montrer les effets exponentiels de la non-linéarité)

L’auteur se définit comme expert des erreurs de modèle. Il encourage l’arrêt de l’utilisation des économètres qui font des modèles qui fonctionnent jusqu’à ce qu’un drame survienne et qu’on se rend compte que le modèle ne pouvait refléter la réalité.

Comme dans Factfulness, l’auteur met en garde contre les moyennes qui peuvent simplifier à outrance, déformer la réalité ou gommer les extrêmes (ou amplitudes)

exemple de mégafragilité : la santé d’une grande mère en fonction de la température : c’est une courbe en cloche avec le sommet a 20 degrés. Les variations dans un sens ou dans un autre de température entraînent des désavantages pour la grand-mère et aucun bénéfice, car sa santé ne peut pas s’améliorer.

Le piège caché de la concavité est qu’il faut faire beaucoup mieux que le hasard dans ses prédictions juste pour compenser les effets négatifs alors qu’avec la convexité (asymétrie positive ou convexité positive) une erreur de prédiction nous permettra souvent de nous en sortir mieux.
On ne parle pas d’option ici, juste de situation. les options nous permettent de nous exposer a différentes situations qu’on veut le plus convexes positives possibles.

LIVRE 6 : VIA NEGATIVA

La via NEGATIVA illustre le fait qu’on a tendance à être plus souvent juste sur les choses qui sont fausses que sur les choses qui sont vraies. En effet une chose vraie peut être réfutée avec une seule preuve. C’est de l’Empirisme négatif.
En revanche la preuve peut ne pas être suffisante à cause des biais d’observation ou d’une irrégularité du phénomène observé

De cette observation on peut alors faire des choix de vie :
– Le monde est de plus en plus complexe. En entrant en interaction avec beaucoup de systèmes complexes (médecine, économie…) on s’expose à davantage de conséquences et donc à plus de cygne noir. Il vaut donc mieux utiliser des façons simples de résoudre les problèmes pour s’exposer au minimum à des conséquences non souhaitées (par exemple effet secondaire d’un médicament. Préférer la simplicité à la complexité.
– D’après la loi de Pareto, 80% des effets sont dus à 20% des causes. En réalité nous sommes plus sûrs du 99/1. Presque tout ce qui est contemporain se trouve dans l’extrémistans avec le syndrome du gagnant rafle tout ou loi de Zipf que ce soit en bénéfice ou en préjudice.

Appliquer la via negativa

Si vous avez plus d’une raison pour faire une chose. Ne le faites pas. Cela signifie que vous essayez de vous convaincre. Si la raison en valait vraiment la peine, vous l’auriez déjà fait. Ne pesez pas le pour et le contre, réfléchissez en moins c’est plus.

cette via NEGATIVA se répercute a d’autre domaine :
– Ne pas côtoyer d’idiot équivaut à côtoyer un sage
– Innover c’est dire non à plein de choses

Chapitre 20 : temps et fragilité

Pour prédire le futur, il suffit de retrancher ce qui risque de se casser dans le futur, ce qui dans notre époque ne survivra pas dans le futur
Les cygnes noir positif sont plus imprévisibles que les cygnes noirs négatifs

On a un fort attrait pour la technologie et on a tendance a imaginé le futur plein d’innovation alors que le futur c’est faire le tri du présent

L’effet Lindy

Les choses ont plusieurs façons de vieillir :
1) Si une chose jeune dure plus longtemps que cette même chose vieille. Alors cette chose est périssable (vie humaine par ex). La répartition de la durée de vie de cette chose va suivre une courbe en cloche. Chaque jour qui passe se traduit par une espérance de vie plus courte de la chose par rapport au jour précédent.
2) Si une chose jeune vit aussi longtemps qu’une chose vieille. C’est une denrée informationnelle non périssable (par ex-durée de vie des espèces). La répartition de sa durée de vie suit une courbe exponentielle.
3) Si une chose vieille vit proportionnellement plus longtemps que cette même chose jeune. On assiste alors à l’effet Lindy. Il s’agit d’une denrée informationnelle non périssable. La répartition de sa durée de vie suit la loi de puissance.

Dans ces deux derniers cas, chaque jour de vie qui passe implique une espérance de vie plus longue. Ainsi plus la vie d’une technologie est longue, plus on peut s’attendre à ce qu’elle le soit.

Donc pour estimer si une chose ou une technologie va durer, il suffit de regarder si elle dure déjà depuis longtemps.

Cependant, même si ce principe donne de bons indicateurs, il nous donne aussi des certitudes, ce qui nous expose au cygne noir.

Appliquons donc la via NEGATIVA : les technologies qui devait vieillir (et donc qui étaient périssables) sont déjà mortes. Pour celles qui restent, elles pourraient bien être en tout début de vie ou en fin de vie…

Ce qui est fragile est ce qui ne résiste pas à l’épreuve du temps

BIAIS MENTAUX

Nous apportons plus d’importance à ce qui change plutôt que ce qui est important, mais ne change pas (exemple eau versus téléphone portable)

L’effet tapi roulant

L’effet tapi roulant : en tant que technico-maniaques ou neomaniaques, nous apportons plus d’importance aux différences qu’il existe entre 2 versions d’un même produit plutôt qu’à leurs similitudes. Ce qui nous pousse à consommer sans cesse. Cet effet ne semble nous affecter que pour les produits technologiques. (on n’aura par exemple pas envie de mettre à niveau sa vaisselle ou une vieille peinture parce que leur ancienneté fait aussi leur valeur)

pourtant, à cause de l’adaptation hédonique, l’euphorie de l’achat d’une nouvelle version nous fera toujours revenir à un point émotionnel neutre

Notes personnelles : j’irai personnellement plus loin. Par notre besoin de tribalisme, nous avons tendance à nous concentrer sur les différences sur les choses que nous jugeons proches de nous alors que nous nous concentrons sur les similitudes lorsque les choses nous paraissent complètement différentes de nous. C’est pour cela que des végans vont faire la guerre à des végétariens. Ils veulent marquer la particularité de leur tribu en forçant le trait sur les différences des groupes trop similaires

La néomanie nous fait privilégiez l’euclidien (géométrie, formes lisse…) au fractal (déchiqueté, mais contenu) naturellement présent. C’est encore un des aspects qui peut nous montrer si une chose va durer ou pas. En général, quelque chose de lisse sera supplanté par quelque chose de fractal.

Comportement à adopter en conséquence de l’effet Lindy et de l’effet tapis roulants

Il faut appliquer l’effet Lindy pour choisir ses lectures et surtout dans le domaine scientifique. En effet, dans ce domaine, la publication est essentielle pour promouvoir un scientifique. Il y a donc beaucoup de scientifiques qui publient pour publier ce qui ne génère pas de vrai résultat et donc beaucoup de bruit. Il faut donc laisser le temps faire le tri pour voir quels articles sont réellement déterminants.

Arrêtez donc d’aller à des conférences sur des choses tendance du moment. Le temps n’a pas encore fait ses preuves et montré leur fragilité. Concentrez-vous sur des livres qui ont survécu au temps.

si on lit des choses actuelles, celle-ci devient très rapidement obsolète

Ce qui est fragile est ce qui est grand, optimisé, excessivement dépendant à la technologie, jeune.

A l’instar de Goliath, ce qui est grand est plus fragile que ce qui est petit

 

CHAPITRE 21 : MÉDECINE, CONVEXITÉ ET OPACITÉ

Il faut considérer la nature bien moins dupe que les êtres humains, car celle-ci a subi des milliers d’années d’évolution et est donc bien moins fragile.

Ainsi lorsqu’une nouvelle chose, différente de la nature, apparaît, il ne faut l’adopter que si elle donne des bénéfices vraiment énormes, car des effets secondaires sont susceptibles d’apparaître bien plus tard et si les bénéfices sont minimes on aura donc été les dupes.
Par exemple la cigarette n’apportait que peu de plaisir en plus, mais bien plus tard on s’est rendu compte qu’elle était extrêmement nocive.

Notion de pharmakon : substance qui peut causer à la fois des bénéfices et des inconvénients. Cela corrobore bien les dangers de la iatrogène.

Premier principe de l’effet iatrogène: empirisme.

Il est très difficile d’apporter une preuve de la nocivité de quelque chose. Seul le temps apportera une telle preuve.

On n’a pas besoin de preuve de préjudice pour affirmer qu’une drogue ou procédure non naturelle est dangereuse, car le préjudice est dans le futur.

L’effet iatrogène réside en une situation où les bénéfices sont petits et visibles et les coûts potentiels sont importants, différés et cachés.

Dans le cadre de la nature qui est le maître de l’essai erreur, les choses ne cessent de se casser à petite échelle pour qu’elles puissent résister à grande échelle.
Par exemple, les cellules de notre intestin meurent et se renouvellent chaque jour, mais nous, à grande échelle, résistons aux maladies intestinales

La phénoménologie va nous permettre de savoir quel résultat on obtiendra après une expérience, mais pas de l’expliquer ( c’est aussi là l’origine des traditions). Elle ne se concentre pas sur la cause, mais sur l’empirisme, le résultat.

L’auteur prêche donc le point de vue des sceptiques : on doit dire qu’on ne sait pas ce qu’est la cause. Cependant si on sait l’effet qu’apporte un comportement et qu’il est bénéfique, pourquoi s’en priver ? Parce qu’on ne connaît pas la cause ? c’est trop bête (par exemple construire du muscle)

Second principe de l’effet iatrogène : non linéaire.

Les médicaments ont souvent des effets sur les gens vraiment malades. L’auteur s’insurge contre la surmédication des personnes dont les valeurs physiologiques diffèrent seulement légèrement des normes de référence.

De même, les mesures de ces variables physiologiques que l’on fait (par exemple pression artérielle) de certaines variables peuvent être biaisées par la variabilité temporaire de ces variables (la pression artérielle varie au cours de la journée)

Cette surmédication est encouragée par une pression financière appliquée sur les entreprises pharmaceutiques qui s’efforcent de trouver toujours plus de maladie chez des personnes presque saines.

Ainsi, si le patient est moribond (très mal en point), tous les traitements même expérimentaux devraient être mis en place. En revanche s’il est presque sain, il faut laisser la nature faire son œuvre.

En revanche, l’ampleur des dégâts d’une maladie sur un patient ne justifie pas qu’on traite préventivement si la prévalence de la maladie est extrêmement faible ou si le patient ne possède pas les caractéristiques qui pourraient entraîner des complications.

L’auteur conseille que nous devions mettre plus de moyens sur les traitements des cas extrêmes et supprimer les cas où les traitements sont facultatifs. Nous gagnerions sûrement de l’argent dans notre système de santé !

Effet iatrogène et société

Le système juridique privilégie l’interventionnisme en médecine, ce qui encourage encore plus les médecins à intervenir. En revanche, il ne tient pas du tout compte des effets secondaires.

La chirurgie semble avoir moins d’effet secondaire et de plus grands bénéfices que l’utilisation de produits pharmaceutiques. Mais avec l’invention de l’anesthésie, les chirurgiens sont devenus plus interventionnistes alors qu’avant à cause de la douleur du patient, ils n’intervenaient que lorsque c’était expressément nécessaire.
Exemple : en découlent les interventions pour les amygdales qui finalement ont beaucoup d’effet secondaire…

Le problème c’est que les médecins se donnent la responsabilité de leur réussite, mais rejettent la faute sur le hasard ou la nature lors de leurs échecs
Notes personnelles : qu’on appelle aussi biais d’autocomplaisance ou auto-attribution

Quelques exemples d’iatrogènes en médecine nous fragilisant :
– prise d’antibiotiques : empêche le système immunitaire de se développer et favorise l’antibiorésistance
– l’hygiène à outrance : ne stimule pas notre système immunitaire et nous forcent à prendre des probiotiques
– les antidépresseurs : nous empêche de bénéficier des avantages des émotions négatives (spleen) et développe des addictions
– injection d’insuline de diabète de type 2 : accentue le diabète par augmentation de la résistance à l’insuline des cellules (mais bon on a pas de solution pour le moment)
– nutrition en fonction de l’apport calorique : la nutrition ne se résume pas à ça. Elle déclenche une cascade hormonale en fonction de ce qu’on mange, comment on le mange (intervalle régulier ou non, forme (fibre ou pas)) et l’activité associée.

L’auteur va à l’encontre de la doxa qui dit qu’on vit plus longtemps que nos ancêtres. En effet même si notre criminalité et notre médecine permettent d’améliorer notre durée de vie dans des cas extrêmes, il y a plein de cas de figure ou la médecine nous nuit, ou que la modernité a réduit notre durée de vie (pollution, cigarette, arme nucléaire, sucre…)
Enfin, les statistiques de nos ancêtres étaient faussées, car la majeure partie des gens mouraient en période néonatale.

Résoudre les problèmes causés par l’effet iatrogène et l’interventionnisme naïf par l’application de la via negativa

Il faut appliquer la VIA NEGATIVA. Ainsi supprimer la cigarette fera plus de bien que toutes les médecines inventées depuis la Seconde Guerre mondiale.

De même, il ne faudrait pas rechercher le bonheur, mais être conscient de ce qui cause notre malheur et ce qu’il faut faire pour y remédier, pas l’éviter.

L’auteur dit que les miracles dus aux religions sont dus à l’absence d’iatrogènes. En effet, si l’on prit et on s’en remet à dieu, on évite les médecins.

Appliquer la via negativa à sa nutrition

il semblerait qu’un jeûne intermittent permet de significativement augmenter notre durée de vie.
De manière générale il faut supprimer de son alimentation tout ce. Quoi le corps n’est pas habitué (sucre, blé, lactose et vin pour les non européens, complément alimentaire, antidouleurs…) parce qu’on n’a pas coévolué avec ces produits et que notre corps n’y est pour le coup pas adapté.
D’ailleurs, les antidouleurs nous encouragent a ne pas traiter la cause de la douleur et de continuer à vivre dans un mode de vie qui ne nous convient pas.

De manière générale pour un Français, il faudrait un régime méditerranéen et ne consommer que des fruits dont les Grecques de l’antiquité font mention.
N. B. Le régime dépend de vos ancêtres. Si vous êtes d’origine asiatique, il faudra vous renseigner sur ce que vos ancêtres consommaient.

Rien que nos fruits mêmes d’origine méditerranéenne aujourd’hui sont bien différents de ceux de nos ancêtres et notre corps n’a pas encore eu le temps de s’habituer à leur grande concentration en glucides.
De la même manière, les jus sont a éviter car ne contiennent pas de fibre et sont énormément chargés en glucides

Jeûn intermittent

L’auteur utilise le calendrier grec orthodoxe pour savoir lorsqu’il doit jeûner et ce qu’il doit manger

La privation de nourriture est un stress auquel réagit notre organisme. De par notre statut d’omnivore qui nous confère une adaptabilité au milieu, il nous faut mixer les régimes carnivores et herbivores. Donc il nous faut de l’irrégularité dans nos apports bien que moins que pour des carnivores strictes.
Le fait de manger 2 fois la dose recommandées de protéines en 1 jour puis rien le lendemain n’a sûrement pas le même effet que manger une fois par jour la dose recommandée.

Le repas après l’effort a une bien meilleure saveur. Rompre un jeûne procure l’effet inverse de la gueule de bois et c’est une bonne manière de s’immuniser contre le fait d’être blazé de son repas.

Le jeun induit une autophagie (ou catabolisme) qui permettrait selon certains chercheurs d’augmenter la longévité (par expression de la protéine SiRT SiRT 1)

Conditions pour manger

L’auteur s’oppose au petit déjeuner copieux du matin.  Si on a pas fait d’activité physique avant, celui-ci est préjudiciable. En effet, par le passé, nous devions fournir un effort pour nous nourrir.
Les chasseurs-cueilleurs n’avaient pas de frigos

Le reste de la journée, nous sommes actifs donc le repas est “mérité”. Mais au petit déjeuner, nous nous levons et avons directement notre petit déjeuner. Nous devrions donc peut-être faire du sport le matin avant de consommer le petit déjeuner ?!

Autres applications de la via negativa

L’auteur a également supprimé les journaux, avoir un patron, les changements de transport dans les transports en commun, la climatisation, la télévision, le suivi des tendances boursières, les appareils de musculation guidés de sa vie quotidienne

Si la véritable richesse réside dans un sommeil serein, la conscience claire, la gratitude réciproque, bon appétit, avoir un passe-temps physique, bon transit intestinal, être régulièrement surpris, l’absence de jalousie, ne jamais passer un repas seul, avoir de fréquents fous rires, la force musculaire, l’énergie physique et l’évitement de salle de réunion alors, elle est en grande partie soustractive : élimination de l’iatrogène.

Bénéfices de la marche et du sommeil sous estimés.
La marche à allure tranquille, sans stress, ne peut pas être égalée par la pratique sportive en salle de sport.

Un désir d’immortalité qui s’oppose à l’immortalité de l’espèce humaine

Nietzsche disait “ou des livres, ou des enfants” les deux constituant des informations qui perdurent à travers les siècles.

L’auteur s’insurge contre cette volonté de vivre le plus longtemps possible. Car l’antifragilité d’une population est due à la fragilité de ses individus. L’auteur veut mourir en héros pour la collectivité et garantir le futur grâce à une descendance et des écrits. Ce sont nos informations (gènes et savoir) qui doivent inspirer a l’immortalité, pas nous.

LIVRE 7 : ÉTHIQUE DE LA FRAGILITÉ ET DE L’ANTI-FRAGiLITÉ

chapitre 23 : mettre sa peau en jeu

L’héroïsme a évolué au cours des années. Passant de l’art martial aux idées (scientifique non conformiste, lanceur d’alerte, révolutionnaire…)

L’auteur est révolté par les valeurs de la classe moyenne (succès financier permettant d’obtenir des possessions coûteuses telles qu’une belle maison et une belle voiture). Ceux qui atteignent cet Ideal sont traités comme des héros alors qu’ils n’ont rien fait d’héroïque.

Prendre des risques pour sa dignité ne pourra jamais nous rabaisser. Si l’on ne prend pas de risque, jamais on ne sera grand.

On ne peut dissocier fragilité et éthique. Or certains disposent d’optionalité aux dépens des autres et les autres ne le savent pas. Certains ont donc des avantages sans prendre de risque (banquiers, journaliste, fragilistats) et même pire ils font courir le risque aux autres. alors qu’avant, les héros étaient ceux qui prenaient des risques pour les autres

Le code d’Hammurabi

Le Code de Hammurabi est un texte juridique babylonien daté d’environ 1750 av. J.-C. , à ce jour le plus complet des codes de lois connus de la Mésopotamie antique.

Ce code remédie à ce problème d’éthique et remet un peu de symétrie dans la fragilité.
Ce code dit : si dans ma profession, les conséquences même à long terme entraînent des dégâts, ces dégâts me seront alors imputés. Par exemple : si je suis constructeur. Si la Maison que j’ai construite s’effondre un jour et tue le fils du propriétaire, un de mes fils devra être tué.

Pour l’appliquer dans la vie réelle :
– il faudrait que les gens qui votent pour la guerre aient au moins un descendant susceptible d’être réquisitionné pour celle-ci
– les ingénieurs qui construisent des ponts devraient avoir à passer du temps dessous
– les gens qui font des prévisions financières devraient être forcés d’investir une grosse part de leur capital en faveur de ces prévisions

Pas d’opinion sans risques (règle éthique) et pas de risques sans espoir de retour sur investissement (règle rationnelle)

En gros, toute personne ayant du pouvoir doit avoir à mettre sa peau en jeu, doit s’exposer aux conséquences

Prédire la chute des systèmes

Les deux règles de gros Tony, le personnage fictif de Taleb qui a fait fortune en investissant sur la chute des systèmes qu’il considère comme fragiles, sont :
– s’assurer qu’il y a un pilote dans l’avion (que celui qui a le pouvoir s’expose aux conséquences)
– qu’il y a un copilote (que le domaine n’est pas suroptimisé et en flux tendu)

Le problème dans la prévision aujourd’hui c’est que :
1) ceux qui ont le savoir ne se mettent pas en danger
2) ceux qui jouissent du plus de crédibilité ne sont pas les plus justes, mais les plus charmeurs

En gros l’auteur, en nous demandant d’être antifragile par la via NEGATIVA. Il nous incite à faire comme Gros Tony, a parier sur l’échec des choses fragile. Cela revient à shorter les compagnies dont on pense qu’elles vont échouer, car elles comportent beaucoup de facteurs de fragilité. Ainsi, en shortant, on risque de perdre un peu d’argent souvent, mais lorsque l’effondrement surviendra, on gagnera beaucoup.

De ce fait on se fiche de savoir qui a tort et qui a raison dans les prédictions en termes de nombre de fois. Car celui qui short depuis 3 ans et se trompe pourrait bien gagner au final.

Les conséquences de ce manque d’éthique dans notre société

La plupart des prévisions sont des interprétations post événements, mais il n’avait en aucun cas prévu l’événement en question. Dans le cas des analystes financiers, cela peut se vérifier par leur porte-feuille. Certains avaient dit prévoir l’effondrement financier, mais avaient des sociétés financières dans leur portefeuille.

Syndrome de Stiglitz = fragilistat avec de bonnes intentions + interprétation a posteriori

Ne demandez pas les prédictions financières de quelqu’un. Demandez son portefeuille d’action.
Ne demandez jamais à un médecin ce que vous devez faire. Demandez-lui ce que lui ferait s’il était à votre place.

Les subprimes (crise de 2008) étaient classés comme investissement très peu risqué et tous les consommateurs ont investi dedans. On a vu où ça a mené.

Parce que les directeurs des grandes entreprises (oranges voir reinventing organization) n’ont pas d’éthique, ne veulent que le profit (qui est un indicateur du succès et du mérite) et n’ont aucune responsabilité à avoir (parce qu’ils ne mettent pas leur peau en jeu) , ils n’ont aucun intérêt à ce que leur entreprise survive ou soit résiliente.
Celle-ci est donc vouée à mourir. Mais par l’influence des lobbys, les grandes entreprises sont perfusées par l’état aux frais du contribuable. Ce qui constitue un problème de société

Karl Popper avec son épistémologie évolutive pensait que les idées étaient en concurrence les unes avec les autres et que seules les meilleures survivaient. Ce qui lui a échappé, c’est la vue macro. En effet de mauvaises idées peuvent survivre à court terme. Ce qui survit ce ne sont donc pas les bonnes idées, mais les gens ou les sociétés ayant eu de bonnes idées.

Une réaction irrationnelle et démesurée peut être une bonne chose si tu elle n’amène pas d’inconvénients (si elle se trouve dans une situation d’Asymétrie positive)
Exemple : prendre une pierre pour un ours est mieux que prendre un ours pour une pierre

Autres façons d’encourager l’éthique en diminuant l’asymétrie

Pour empêcher les asymétries et encourager l’éthique, les anciens avaient de bonnes méthodes :
1) les Romains, s’il y avait suspicion de lâcheté d’une cohorte, exécutaient au hasard 10% de la cohorte pour empêcher que cela n’arrive encore. En effet sans éthique, la cohorte craignant la défaite fuira et donc le reste des cohortes sur le champ de bataille se retrouvera en danger.
2) l’absence d’optionalité peut rendre antifragile
Les Arabes en débarquant en Espagne brûlèrent leurs navires. Ne pouvant rebrousser chemin ils devaient vaincront les Espagnols, ce qu’ils firent.
Sun Tzu : ne mettez jamais votre ennemi dos au mur
3) Beaucoup d’anciens fonctionnaires de l’état tendent à utiliser leurs connaissances pour utiliser les failles du système et faire de l’argent. Cela est facilité par la complexité du système (loi) qui empêche les autres utilisateurs (contribuables) de faire de même. Cela créer de l’asymétrie et fragilise la société. La solution serait de simplifier le système pour éviter de tels comportements.

CHAPITRE 24 : Fragilité et société

Ce qui a changé par rapport à l’ancien temps, c’est que les gens qui ont de l’argent en côtoient d’autres ce qui les incite à en avoir encore plus pour combler leur besoin d’estime de soi.
Avant tout se passait localement et il n’y avait pas cette course, cette rat de race à la richesse.
On ne peut pas se fier à des personnes dans une rat race

la société n’est pas basée sur des actes altruistes (chacun agit pour lui. le médecin aime inconsciemment voir des gens en mauvaise santé d’après Montaigne). Le groupe ne réagit pas pareil que l’individu (la réaction par rapport au nombre d’individus est une variable non linéaire).

Liberté

Selon l’auteur et Xénophon, les hommes devraient faire en sorte que leur travail soit facultatif pour leur permettre d’avoir du temps, une opinion et se consacrer aux autres.

Pour gros Tony, la liberté est une question de courage. Est libre celui qu’on ne peut acculé a faire quelque chose qu’il n’aurait jamais fait sinon. la fuck you money peut nous aider à devenir libre

Une personne endettée n’est pas libre

Les scientifiques sont encouragés à publier et à trouver des situations qui vérifient leurs études. Ils disposent de l’optionalité de prendre les résultats qui collent avec leur théorie et d’ignorer les autres. Mais heureusement le reste de la communauté scientifique est là pour trouver les situations dans lesquels cela ne marche pas.

un autre biais qui nuit a la science est le fait que plus on a de variables plus on peut trouver de corrélation entre certaines d’entre elles alors que ce sera juste dû au hasard

L’auteur veut à tout prix diminuer l’optionalité de ceux qui nuisent à la société pour éviter l’antifragilité de certains qui ne risquent pas leur peau. C’est tout.

CONCLUSION

La volatilité est source de toute chose. Le monde est divisé entre ce qui aime et ce qui n’aime pas là l’incertitude ou la volatilité.
La fragilité est définie par ce qui subit des pertes à la suite de la volatilité et de l’incertitude. tout ce qui est grand déteste la volatilité

Observez les fragilités et antifragilités dans votre quotidien

Tout ce qui est non linéaire est convexe ou concave ou les deux selon l’intensité du stress. Tout apprécie le désordre jusqu’à un certain point. Ce qui est vivant plus spécialement. La convexité est la réaction des choses qui apprécie le désordre.

On peut construire des systèmes à l’abri des cygnes noirs en détectant la concavité

La stratégie des haltères nous permet de devenir résilients à certaines variables